Pour le fondateur et président-directeur général du festival, l’Hilairemontais Pierre Corbeil, cette décision s’imposait d’elle-même dans le contexte particulier que la planète vit. « Repousser notre 24e édition à 2021, on ne l’a jamais vraiment considéré, mais on a vite compris qu’il aurait été utopique de faire des projections devant public cet été. On a vite retenu l’option de faire le festival en ligne et de repousser les dates de quelques semaines. On a opté pour une plateforme [Festival Scope/Shift72] utilisée par d’autres grands festivals nous permettant de présenter nos films en vidéo sur demande avec une ergonomie similaire à Netflix », soutient-il. Cette façon de faire permet aussi à Fantasia de s’ouvrir davantage en étant accessible pour la première fois à l’échelle du Canada.
M. Corbeil ne s’inquiète pas du tout de l’ambiance différente qu’aura l’édition à venir. « Dès notre annonce, on a senti un grand enthousiasme : les gens étaient heureux qu’on trouve une solution pour que ça ait lieu cette année. Lors de la 24e édition, on aura accès à 80 longs-métrages, dont plusieurs qui ne seront disponibles que dans des cases horaires spécifiques parce qu’ils seront suivis d’une session de Q & A [questions et réponses] avec le réalisateur ou les acteurs, comme on fait normalement! »
Plusieurs gros titres
Le festival approche à grands pas et deux vagues de titres ont déjà été annoncées, donnant un bon avant-goût de ce que cette édition a à offrir. Les cinéphiles pourront notamment visionner The Reckoning (de Neil Marshall), Tezuka’s Barbara (réalisé par Makoto Tezuka), Come True (de Anthony Scott Burns), Undergods (de Chino Moya), 12 Hour Shift (de Brea Grant), Alone (réalisé par John Hyams), Crazy Samurai Musashi (réalisé par Yûji Shimomura), The Oak Room (du réalisateur Cody Calahan), The Columnist (de Ivo van Aart) et Slaxx (de la Montréalaise Elza Kephart) pour n’en nommer que quelques-uns.
« On aura droit à beaucoup de films intéressants cette année, même si les distributeurs de certains des plus gros films ont préféré repousser leur diffusion », reconnaît M. Corbeil, qui salue toutefois la « réponse très positive » de l’industrie face à cette proposition de festival en ligne.
Au moment d’écrire ces lignes, la troisième et dernière vague de titres n’avait pas encore été annoncée, mais devrait l’être très prochainement.
Regard sur 2021
Comme un peu tout le monde dans le milieu des arts et du divertissement, Pierre Corbeil n’ose pas trop se risquer à prédire de quoi aura l’air la prochaine année. « Les tournages pour les plus petites productions ont déjà recommencé, mais je ne pense pas qu’un film comme le prochain James Bond soit possible dans le contexte actuel », mentionne-t-il. Quant à Fantasia, il souhaite revenir « en priorité » à l’expérience en salle, mais il se dit ouvert à conserver un volet en ligne, surtout si l’édition 2020 dépasse les attentes.
Plus de détails sur la prochaine édition de Fantasia à l’adresse fantasiafestival.com.