14 août 2020 - 03:44
Une carpe de roseau dans le bassin de Chambly
Par: Denis Bélanger

Il existe quatre espèces de carpe asiatique, dont la carpe de roseau, un poisson menaçant retrouvé dans le bassin de Chambly. Photo Pixabay

La carpe de roseau, un poisson envahissant, a été pêchée le mois dernier dans le bassin de Chambly. Cette espèce, nocive pour l’écosystème, peut avoir un impact sur les activités de pêche et pourrait représenter un risque pour la santé publique.

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« Les carpes asiatiques n’ont pas de problème à vivre dans la pollution. C’est une espèce combative qui s’adapte à un environnement hostile », explique Marcel Comiré, directeur général du COVABAR.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs est intervenu à la suite de la capture du poisson par un pêcheur. Les experts dépêchés sur place ont prélevé des échantillons d’eau afin d’analyser l’ADN environnemental du bassin de Chambly. La carpe de roseau, une des quatre espèces de carpes asiatiques, provient des Grands Lacs ou des rivières américaines qui se déversent dans le fleuve Saint-Laurent et dans la rivière Richelieu.

Selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, « aucune autre carpe de roseau n’a été capturée après trois jours de recherches et il est peu probable qu’une population importante soit dans le secteur. » Le ministère juge ce dossier « hautement prioritaire », notamment en raison de la présence d’un habitat propice à la reproduction.

Déjà en 2017, des traces d’ADN avaient été retrouvées dans la rivière Richelieu. M. Comiré juge aussi la situation inquiétante. « Ce n’est pas encore dramatique, mais c’est inquiétant parce que la carpe de roseau s’implante rapidement et nuit aux espèces indigènes. On n’est pas à l’abri d’en avoir d’autres. »

À craindre?

En 2017, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs avait confirmé la présence d’une carpe de roseau dans le fleuve Saint-Laurent. La carpe de roseau se nourrit de végétation aquatique et a un appétit vorace. À cause de sa croissance rapide, la carpe peut endommager les herbiers aquatiques dont dépendent les espèces indigènes pour l’alimentation et la reproduction. La carpe peut aussi nuire à la qualité de l’eau. Le bassin de Chambly est un lieu d’autant plus important parce qu’il abrite le chevalier cuivré, un poisson menacé, selon le gouvernement du Québec.

Pour Marcel Comiré, beaucoup de questions restent sans réponse. « Est-ce que c’est un poisson qui a perdu sa route? Comment peut-on lutter contre ça? » Selon lui, on ne peut pas parler d’éradiquer l’espèce, mais plutôt de contrôler le nombre de poissons.

Le Conseil québécois des espèces exotiques envahissantes avait déjà averti d’une éventuelle arrivée de cette espèce et des dangers pour l’écosystème. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs assure que des efforts de détection seront faits afin de surveiller la présence de carpe de roseau dans le secteur du bassin de Chambly. Au Québec, il est illégal de garder en sa possession une carpe asiatique.

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