21 mai 2024 - 05:00
Patrick Norman au Rwanda : le devoir de mémoire sur Historia le 25 mai
Une chanson qui a tout changé
Par: Olivier Dénommée
En visite dans une boutique de musique à Kigali, Patrick Norman a retrouvé la pochette de son album de 1984, Quand on est en amour, contenant sa plus célèbre composition. Photo Charles Domingue

En visite dans une boutique de musique à Kigali, Patrick Norman a retrouvé la pochette de son album de 1984, Quand on est en amour, contenant sa plus célèbre composition. Photo Charles Domingue

Le documentaire @ITALIC_START@Patrick Norman au Rwanda : le devoir de mémoire @ITALIC_END@donne notamment la parole à deux survivants du génocide, Jean Pierre Sagahutu et Marie-Josée Gicali, qui entourent ici le chanteur Patrick Norman. Photo Charles Domingue

Le documentaire @ITALIC_START@Patrick Norman au Rwanda : le devoir de mémoire @ITALIC_END@donne notamment la parole à deux survivants du génocide, Jean Pierre Sagahutu et Marie-Josée Gicali, qui entourent ici le chanteur Patrick Norman. Photo Charles Domingue

Le réalisateur du documentaire, le résident de Mont-Saint-Hilaire Charles Domingue, et Patrick Norman posent aux côtés de Samson Turatsinze, ancien militaire hutu qui a refusé de prendre part au génocide, faisant plutôt le choix de sauver des familles tutsies au risque de sa propre vie. Photo gracieuseté

Le réalisateur du documentaire, le résident de Mont-Saint-Hilaire Charles Domingue, et Patrick Norman posent aux côtés de Samson Turatsinze, ancien militaire hutu qui a refusé de prendre part au génocide, faisant plutôt le choix de sauver des familles tutsies au risque de sa propre vie. Photo gracieuseté

En 1984, le chanteur country Patrick Norman écrivait « Quand on est en amour » avec Robert Laurin. S’il a toujours adoré cette chanson pleine d’espoir, il n’avait jamais imaginé à quel point ses textes sauveraient des vies, et surtout pas en Afrique. Pendant le terrible génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, plusieurs survivants avaient cette chanson en tête pour ne pas succomber à la peine. Trente ans après ces terribles événements, Patrick Norman s’est lui-même rendu pour la première fois au Rwanda, accompagné par le documentariste hilairemontais Charles Domingue qui connaît très bien le pays, donnant le touchant documentaire Patrick Norman au Rwanda : le devoir de mémoire.
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Charles Domingue a visité de nombreux pays dans le monde, mais aucun n’a évolué aussi vite que le Rwanda. « En un quart de siècle, le pays est essentiellement passé du pire au meilleur », résume celui qui a précédemment réalisé le documentaire Rwanda, le paradis retrouvé. Il a volontiers relevé le défi de participer à ce nouveau projet avec Patrick Norman, avec la fameuse chanson comme prétexte pour parler aux gens qui ont survécu au génocide.

« C’est l’humoriste Michel Mpambara, originaire du Rwanda, qui a été le premier à me dire que ma chanson était connue là-bas et d’autres personnes m’en ont aussi fait part, dont cette dame que j’ai rencontrée dans un restaurant, qui semblait troublée et qui m’a raconté son histoire. Elle m’a dit que ma chanson lui avait sauvé la vie », relate Patrick Norman. Chaque nouvelle anecdote lui confirmait qu’il devait se rendre au Rwanda et faire la connaissance de ceux qui le connaissaient déjà à travers sa chanson. « Ça m’appelait et je sais que si je n’y avais pas été, je l’aurais regretté toute ma vie. »

Explorateur bienveillant

Si Charles Domingue a l’habitude de voyager en Afrique, il n’avait aucune idée de comment ça se passerait avec le chanteur qui découvrait le pays pour la première fois.

« Finalement, ça a été un super bon explorateur, il ne s’est jamais plaint et, avec lui, on a pleuré, ri et été touchés au fil des rencontres. Travailler avec lui a été un pur bonheur », note le réalisateur. L’empathie de Patrick Norman traverse l’écran, lui qui a recueilli autant de témoignages durs de gens qui ont vu leur famille entière être exécutée que de messages de résilience montrant que le Rwanda n’a plus rien à voir avec ce qui s’est passé il y a 30 ans. « J’y ai découvert un pays de bienveillance et de résilience, qui a su se relever face à cette horreur. Ma rencontre avec les Rwandais m’a redonné espoir en l’humanité. […] Ce voyage est un des événements les plus importants que j’ai vécus », confie Patrick Norman.

Naturellement, la musique s’est imposée dans le documentaire, notamment à travers l’omniprésence de « Quand on est en amour », chanson qu’à peu près tout le monde connaît encore au Rwanda, même 40 ans après sa sortie. « Ma chanson a servi à réconforter des gens qui vivaient l’enfer. C’est quand j’ai réalisé l’impact que pouvait avoir une chanson que j’ai enfin compris pourquoi j’étais sur Terre », poursuit le chanteur, qui a toujours autant de plaisir à interpréter cette chanson après toutes ces années. Il a d’ailleurs très souvent sorti sa guitare dans le documentaire pour interpréter son succès intemporel, généralement accompagné de Rwandais qui connaissent le refrain par cœur.

Le documentaire aura nécessité environ une année de travail, notamment pour l’organisation des nombreuses rencontres par Charles Domingue, et le résultat rend, selon le chanteur, bien justice à ce qu’est devenu le Rwanda aujourd’hui. « Charles est un véritable passionné, ça a été mon Indiana Jones dans ce périple. Ça a donné un vrai chef-d’œuvre », estime celui qui considère déjà retourner au Rwanda d’ici la fin de l’année, possiblement pour assister à la cérémonie des baptêmes des jeunes gorilles, un événement tenu en septembre. Et Charles Domingue comprend parfaitement Patrick Norman de s’ennuyer du Rwanda. « Dès qu’on part de là, la gentillesse du peuple africain nous manque et on a seulement envie d’y retourner », confirme-t-il.

Le documentaire Patrick Norman au Rwanda : le devoir de mémoire sera présenté sur la chaîne Historia le samedi 25 mai à 19 h. Le film d’environ 90 minutes circulera aussi dans les festivals.

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