13 janvier 2025 - 05:00
Mont-Saint-Hilaire
Une chicane interne éclate à La Maison des peuples autochtones
Par: Denis Bélanger
La Maison autochtone. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La Maison autochtone. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Rien ne va plus entre les membres du conseil d’administration de La Maison des peuples autochtones de Mont-Saint-Hilaire et sa directrice générale. Cette situation survient alors que l’institution muséale est en pourparlers avec la Ville pour un nouveau bail et une nouvelle entente.
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Le CA de la Maison, alors représenté par le président Alain O’Bomsawin et le vice-président Richard Ruest, a envoyé une mise en demeure le 18 décembre dernier à la directrice générale Chantal Millette ainsi qu’à son conjoint et fondateur de La Maison autochtone, André Michel.

Le document légal avise Chantal Millette de sa mise à pied temporaire avec solde et lui demande de cesser toute activité au nom de La Maison des peuples autochtones. Le CA estime que sa relation avec M. Michel la place en conflit d’intérêts. On lui reproche également d’avoir convoqué sans autorisation une assemblée extraordinaire du conseil d’administration.

La mise en demeure tient aussi responsables André Michel et Chantal Millette des rumeurs circulant dans les derniers jours sur une possible fermeture du musée et la mise à pied du personnel, ce que dément l’organisme. Le document demande également à M. Michel de cesser de faire croire ou d’insinuer qu’il représente l’institution muséale. Les administrateurs se réservent aussi le droit de lui demander une compensation financière s’il continue de s’exprimer publiquement sur le sujet.

Par la suite, sous l’œil d’un huissier sur place, les administrateurs du conseil d’administration ont demandé à la Ville de procéder rapidement à un changement de serrure du bâtiment municipal situé sur la montée des Trente.

« Quelques jours avant, la Ville avait déjà constaté que l’administration avait modifié les serrures sans en avoir informé la Ville ni fourni un double de clé pour son bâtiment municipal. Il est à noter que la Ville doit toujours avoir accès à l’ensemble de ses bâtiments à des fins techniques, comme le prévoit le bail. Par conséquent, à la suite de cette observation et à la demande des administrateurs du conseil d’administration, la Ville s’est assurée d’avoir un accès conforme et sécuritaire à son bâtiment en procédant au changement de serrure », explique la porte-parole de Mont-Saint-Hilaire, Pascale Guilbault.

Changement de conseil d’administration

Malgré la mise en demeure, une assemblée générale extraordinaire a eu lieu le 21 décembre et de nouveaux membres ont été nommés au conseil d’administration. Les noms des nouveaux administrateurs figurent déjà dans le Registre des entreprises. À la suite de cette assemblée, Alain O’Bomsawin et le vice-président Richard Ruest ont été exclus du conseil. Notons toutefois que le nouveau conseil bat de l’aile, puisque le président Réjean O’Bomsawin a annoncé sa démission le 28 décembre, de même que l’administratrice Sandra Rankin.

Contactée par L’Œil Régional, Chantal Millette rapporte de son côté que le conseil d’administration n’était plus opérationnel ni habilité à prendre des décisions par résolution depuis le 5 décembre dernier, puisque seulement deux personnes sur cinq y siégeaient.

« Conformément aux règlements généraux et à la demande des membres, une assemblée générale extraordinaire a été convoquée en décembre dernier dans le but de régulariser la situation en pourvoyant les postes vacants au sein du conseil d’administration. Messieurs O’Bomsawin et Ruest ont été formellement invités, dans les délais exigés par les règlements généraux, mais, pour des raisons personnelles, ils ont refusé d’y assister. »

Pour ce qui est de la mise en demeure annonçant sa suspension, Mme Millette, qui conteste la décision, a fourni au journaliste la réponse d’un avocat à ce document.

« Il nous semble clair que vous avez transmis cette lettre sans obtenir un mandat valide, peut-on lire dans la lettre. La façon dont vous avez transmis la lettre de mise en demeure et les faits ayant découlé de la signification sont inacceptables et constituent, à notre humble avis, de l’abus de droit. »

La Ville suit attentivement

Avant l’éclatement de la crise interne, la Ville avait convenu avec les administrateurs de La Maison autochtone de prolonger le bail jusqu’au 28 février, le temps de finaliser le tout. Mont-Saint-Hilaire demeure attentive à l’évolution de la situation et se rend disponible pour aider le conseil d’administration s’il le souhaite. Évidemment, ce branle-bas de combat met sur pause les négociations.

« Tant que le conflit persiste, il demeure difficile pour la Ville d’entamer ou de poursuivre des discussions constructives, mais nous croyons que cette situation pourra être résolue dans les plus brefs délais », a déclaré Isabelle Thibault, mairesse suppléante.

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