27 avril 2022 - 07:00
Atteint de neurofibromatose de type 2
Une déferlante d’amour pour la famille de Maxime
Par: Olivier Dénommée
Le couple de Maxime Pommier et de Karine Paradis, résidant à Belœil, remercie chaleureusement tous ceux qui ont offert leur soutien ces dernières semaines. Les prochaines semaines seront consacrées à profiter de la vie autant que possible, assurent-ils. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le couple de Maxime Pommier et de Karine Paradis, résidant à Belœil, remercie chaleureusement tous ceux qui ont offert leur soutien ces dernières semaines. Les prochaines semaines seront consacrées à profiter de la vie autant que possible, assurent-ils. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La neurofibromatose de type 2 est une maladie génétique rare causant des tumeurs non cancéreuses dans le cerveau et sur la moelle épinière. Jeune père de famille de 33 ans, le Belœillois Maxime Pommier est atteint de cette maladie incurable qui prend de plus en plus le dessus sur son corps, mais des proches font tout pour qu’il profite pleinement des derniers mois qu’il lui reste à vivre et que sa petite famille ne manque de rien pour la suite. Un GoFundMe a aussi été lancé pour leur venir en aide.

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« Ma mère est morte jeune, à 49 ans. Moi-même, je suis malade depuis toujours et j’ai subi ma première radiothérapie à 14 ans et plusieurs autres traitements par la suite. Je n’ai jamais lâché et j’ai travaillé comme paysagiste et, plus tard, comme charpentier-menuisier », raconte Maxime Pommier en entrevue chez lui. Les différents traitements subis ont laissé plusieurs séquelles sur ses nerfs, affectant lourdement sa vue et son ouïe qu’il a presque complètement perdues, mais il parvient toujours à communiquer, souvent aidé par sa conjointe, Karine Paradis. Le Belœillois n’a toutefois rien perdu de son sens de l’humour, dont il a fait preuve à plusieurs reprises au fil de l’entrevue.

Si le couple se connaît depuis 9 ans – grâce à un voyage de leur famille respective à Cuba – et que l’ombre de la maladie a toujours été bien présente, le couple a décidé de fonder une famille et a vu naître le petit Zachary il y a deux ans. « Je savais que la maladie était là, mais son état était stable. On a aussi acheté notre maison à Belœil en mai 2019 et Maxime avait entamé les rénovations, mais son état s’est détérioré depuis et il n’a pas pu terminer », explique Karine Paradis.

13 juillet
Lors d’un récent séjour à l’hôpital, une décision importante a été prise par la petite famille. « Le médecin m’a donné deux choix : soit on m’opérait et j’allais rester paralysé pour le reste de ma vie, soit on laissait aller. J’ai pris la deuxième option. Je savais que ça allait arriver un jour, j’espérais seulement que ce soit plus tard, vers 45 ou 50 ans », reconnaît Maxime.

Ce choix l’a amené à en faire un autre, celui de demander l’aide médicale à mourir. « Il m’en reste pour quelques mois à vivre, selon l’évolution de la maladie. J’aimerais beaucoup vivre une dernière saison de chasse, mais si mon état se détériore trop d’ici là, ma date serait le 13 juillet », raconte-t-il, serein dans les circonstances. « On a un bébé en santé, mais j’ai peur qu’il ne se souvienne pas de moi en dehors des photos », admet-il toutefois.

« C’est difficile, mais on y va un jour à la fois. On essaie de profiter du temps qu’il nous reste en famille et de se créer de beaux souvenirs autant que possible », commente pour sa part Karine.

Une façon d’aider
Des amis d’enfance de Maxime, Olivier Léveillé et Nathalie Gauthier, ont cherché une façon d’aider la famille Pommier dans l’épreuve. « Je connais Maxime depuis qu’on a 7 ans, raconte Olivier. Il a toujours été là pour les autres. Si on lui demandait de l’aide, on savait qu’il serait là. Ça fait longtemps qu’il a fait son deuil et je suis un peu à la même place que lui. Maintenant, c’était à mon tour de faire quelque chose pour lui, de consacrer mes énergies sur ce qu’il est encore possible de faire pour améliorer les choses pendant qu’il est toujours là. »

C’est là qu’il a proposé de lancer une campagne GoFundMe pour aider à l’avancement des rénovations de la maison. Lancée au début d’avril, la campagne de sociofinancement visant initialement 17 000 $ a déjà dépassé la barre des 30 000 $ sur un objectif mis à jour de 35 000 $. « À cause de sa situation, Maxime n’est pas assurable et sa maison est le seul héritage qu’il peut léguer à sa famille. C’était important qu’il sache qu’on est là et c’est un beau mouvement qui est né », remarque son ami.

« Ça a circulé sur les réseaux sociaux et les gens ont vraiment été généreux, se surprend Karine Paradis. On a eu droit à une belle vague de générosité et d’amour et il n’y a pas de mot assez fort pour remercier toutes les personnes qui nous ont offert de l’aide, que ce soit sur le GoFundMe, les anciens employeurs de Maxime qui proposent d’aider ou les voisins qui ont offert de leur temps ou qui nous ont apporté de la nourriture. »

En profiter pleinement
Les prochains mois seront cruciaux pour Maxime Pommier et ses proches, qui n’ont qu’un message à transmettre au monde : il ne faut pas attendre avant de profiter de la vie. « Il ne me reste que quelques mois, c’est ma dernière chance de me faire plaisir. J’aime manger, je suis gourmand, c’est mon grand plaisir dans la vie! », admet-il. Et ce n’est pas la hausse du prix des aliments qui l’empêchera de profiter d’un bon steak en famille. « J’accepte ce qui s’en vient. J’ai passé de bons moments et il ne me reste qu’à profiter de ce que j’aime tant que je le peux. Je ne peux plus travailler, alors profiter du temps en famille est la dernière chose qu’il me reste à faire. »

Karine Paradis croit que le message de son conjoint peut très bien s’appliquer à tous. « Profitez de tous les moments possibles avec vos proches, famille et amis », a- t-elle rappelé sur les réseaux sociaux à la suite de l’entrevue.

Même si elle a largement dépassé les attentes de la famille belœilloise, la campagne de sociofinancement est toujours accessible à l’adresse www.gofundme.com/f/entraide-pour-un-grand-chum.

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