Les deux architectes ont été mandatés par la Ville en 2022 pour créer un « quartier du 21e siècle » dans le dernier secteur qui reste à développer sur son territoire. Ce secteur comprend les champs situés au nord du quartier des Bourgs de la Capitale, le long de la rue Saint-Jean-Baptiste, entre le boulevard Yvon-L’Heureux et l’autoroute 20. Plus de 4000 nouvelles portes devraient être construites dans cet imposant et densifié développement immobilier qui comprendra aussi une école. Rappelons que les propriétaires des différents terrains sont les groupes Robin, Bonneville et Potvin.
Dans les grandes lignes, ce développement d’inspiration scandinave doit créer de la « densité heureuse », soit un quartier où l’expérience piétonne, la mobilité durable, la proximité des services et la présence d’espaces verts feraient partie intégrante du projet.
À Copenhague, la délégation de Belœil prendra part à des ateliers de travail avec des gens de la firme GHEL People, spécialisée en conception urbaine, du cabinet d’architecture COBE, ainsi que des professionnels de la Ville de Copenhague et des entrepreneurs danois.
S’imprégner
C’est à la suggestion de l’architecte Pierre Thibault que les élus ont décidé de se rendre à Copenhague afin de visualiser les idées et les propositions qui seront mises de l’avant dans le futur développement. Cette visite doit permettre aux élus de mieux comprendre les grandes lignes du projet et de pouvoir le défendre auprès des entrepreneurs, et de mieux orienter leurs décisions, surtout le moment venu d’établir le cadre réglementaire du futur développement.
Selon la mairesse Nadine Viau, les promoteurs ont leur façon de faire depuis des années dans la Vallée-du-Richelieu. Des entreprises qui ont de bonnes pratiques et qui ont développé une importante expertise, dit-elle, mais qui construisent un peu toujours de la même façon. « On s’inspire des villes voisines, mais pas nécessairement des meilleures pratiques que l’on peut voir à l’international. On ne veut pas répliquer Copenhague à Belœil, mais on veut mieux comprendre des [idées] qui ont été testées depuis 30 ans et qui fonctionnent encore aujourd’hui. On veut voir comment on peut les traduire à Belœil. »
Elle souligne que si les promoteurs se sont montrés ouverts à de nouvelles idées, ils reviennent souvent avec des conditions, des craintes. « On se restreint toujours à un modèle plus rassurant, mais on ne va pas au bout d’une démarche. Le projet Copenhague, c’est l’aboutissement d’une démarche pour aller s’élever et mieux intégrer de grands principes et revenir avec une affirmation qu’on va pouvoir bien défendre. »
La délégation ira aussi à la rencontre des gens de l’administration municipale locale qui ont réussi à intégrer dans leur urbanisme de nombreux d’éléments avec des considérations environnementales et de développement durable. Elle rencontrera aussi un important promoteur, un des premiers à avoir réinventé Copenhague, affirme Mme Viau.
Nadine Viau rappelle que ce projet domiciliaire est le dernier projet aussi important pour Belœil, qui développera ses dernières terres disponibles. Aussi, c’est un projet d’une envergure jamais vue à Belœil, avec des bâtiments en hauteur, des obligations de densification, etc.
C’est aussi un quartier qui ne rapportera pas d’argent, car Belœil est au bout de ses capacités en termes d’emploi, de ressources et d’infrastructure. « Chaque pied carré qu’on va développer va coûter de l’argent à Belœil. Il faut qu’on le réfléchisse avec minutie et vigilance pour proposer quelque chose qui va répondre non seulement au Belœil d’aujourd’hui, mais au Belœil de demain. C’est la fin de Belœil, nous n’en avons plus de zone blanche après. C’est la signature qu’on va laisser. Comment donc densifier, mais en gardant l’âme de Belœil? C’est ce qu’on va aller chercher à Copenhague. Cette mission nous permettra de nous inspirer des meilleures pratiques scandinaves en matière d’urbanisme pour créer un environnement propice à l’épanouissement de notre communauté. »
Et au-delà du nouveau quartier, cette expertise que vont chercher les élus et les membres du personnel de la Ville servira pour la revalorisation des autres quartiers le moment venu, ajoute la mairesse.
Ce voyage coûtera 70 000 $ au total. La Ville a toutefois obtenu une subvention de 25 000 $ du ministère des Affaires internationales. Les participants de la délégation sont les élus Nadine Viau (mairesse) et les conseillers municipaux Karim-André Laz, Vincent Chabot, Julie Lavoie, Stéphane Lepage, Martin Robert et Martin Dubreuil. Du côté de l’administration, les participants sont Cathy Goyette (directrice générale adjointe), Vincent Verdon (directeur de l’urbanisme), Claudia de Courval (directrice du génie) et Émélie Trinque (directrice des communications et des relations avec le citoyen). Ils seront accompagnés par les architectes Pierre Thibault et Jérôme Lapierre.