14 octobre 2024 - 05:00
Manoir Rouville-Campbell
Une des soumissions écartées pour des motifs d’intégrité
Par: Denis Bélanger
Aucun gestionnaire n’a été trouvé par la Ville pour le manoir Rouville-Campbell. Photothèque | L’Œil Régional ©

Aucun gestionnaire n’a été trouvé par la Ville pour le manoir Rouville-Campbell. Photothèque | L’Œil Régional ©

La Ville de Mont-Saint-Hilaire confirme que la soumission des actionnaires du Château Bonne Entente pour le bail du Manoir-Rouville Campbell a été jugée non conforme pour des enjeux éthiques.

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D’après la Municipalité, un des partenaires de ce groupe a agi à titre de sous-traitant pour la firme Raymond Chabot Grant Thornton dans la préparation de l’appel d’offres pour la gestion du Manoir. « Or, selon les règles d’intégrité en vigueur dans le cadre d’un appel d’offres public, il est interdit à toute personne impliquée dans l’élaboration d’un appel de propositions d’y soumissionner. Après vérification avec la firme Raymond Chabot Grant Thornton, il est apparu que nous étions bien dans ce cas de figure », a indiqué la Ville par voie de communiqué.

Cette sortie publique survient à la suite des propos d’Alain April, directeur général et actionnaire du Bonne Entente, rapportés la semaine dernière par Le Journal de Montréal. Selon M. April, la soumission de son groupe avait été écartée car un de ses membres avait siégé à un certain moment au « comité des sages », un groupe d’experts qui ont accepté d’aider la Ville à déterminer l’utilisation future du Manoir. Notons que l’autre actionnaire principal du Bonne Entente est l’homme d’affaires bien connu Jacques Tanguay.

Mont-Saint-Hilaire affirme qu’elle ne pouvait pas divulguer les raisons de la non-conformité. « La Ville est tenue de respecter la confidentialité des informations obtenues dans le cadre d’un processus d’appel d’offres, tout cela, en vertu de la Loi. En ce sens, nous considérons que les motifs de non-conformité n’avaient pas à être divulgués publiquement. Seul le soumissionnaire en a été informé. Maintenant que le soumissionnaire [M. April] a lui-même fait une sortie publique, nous pouvons nous permettre de reprendre cette information publiquement », a expliqué la porte-parole de Mont-Saint-Hilaire, Geneviève Désautels.

L’Œil Régional a tenté de contacter Alain April pour obtenir des réactions, mais il n’avait pas été en mesure de rappeler le journaliste au moment de mettre sous presse.

L’enveloppe contenant le montant proposé par ce groupe n’a jamais été ouverte vue que la soumission était non conforme.

D’autres questions

Rappelons qu’un seul autre groupe a soumissionné pour obtenir le contrat de gestion du Manoir, Manoir RC S.E.C. Il s’agit d’une société en commandite administrée par Louis Poissant-Lespérance de Montréal et Charles Félix-Messier de Longueuil.

M. Poissant-Lespérance est actionnaire du Groupe Belvoir qui possède le Manoir Davis à Sainte-Agathe-des-Monts (8 chambres) depuis 2020 et le Manoir Mapelwood (18 chambres) à Waterloo depuis 2021. Selon le registre des entreprises du Québec, deux autres compagnies sont associées à la société en commandite, soit les Entreprises Mario Messier, qui possèdent notamment le complexe sportif de Longueuil, ainsi que les Entreprises Serge Savard.

Bien que la soumission fût conforme, elle n’a pas obtenu la note de passage requise de 70 % pour se qualifier. Le montant n’a pas non plus été divulgué dans ce cas-ci.

Joint par L’Œil Régional, Louis Poissant-Lespérance dit ignorer la raison pour laquelle son offre ne s’est pas qualifiée. « Nous avons demandé d’avoir notre évaluation, mais nous n’avons pas le portrait global. »

M. Poissant-Lespérance préfère pour l’instant garder secret l’offre soumise puisque la Municipalité n’en a jamais pris connaissance. Il a encore bon espoir de pouvoir assurer éventuellement la gestion du Manoir. « Nous rencontrons les gens de la chambre de commerce et de Tourisme Montérégie pour bien connaître les besoins de la région. Nous savons que la Ville réévalue toutes ses options. »

De son côté, la Ville refuse de donner la note de passage, estimant qu’elle est confidentielle. Elle a néanmoins rappelé les critères de la grille d’évaluation dont les principaux qui sont l’expérience et la qualification du soumissionnaire, l’expérience du directeur et l’échéancier d’ouverture comptant chacun pour 25 points sur une grille de 100 points.

L’ouverture des soumissions a eu lieu le 24 mai et le conseil municipal a confirmé le 5 août qu’aucune des deux propositions ne faisait l’affaire.

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