Respectivement mairesse d’Otterburn Park et maire de Mont-Saint-Hilaire, Mme Villeneuve et M. Guertin se préparent peut-être à entrer en période électorale, mais ils ont quand même laissé tomber leur armure le temps de parler de leur expérience en politique. Tout comme dans le chapitre « Éviter de se casser la gueule », qu’ils ont signé conjointement dans l’ouvrage paru chez L’Esprit libre, ils admettent avoir frappé quelques murs lors de leur entrée en politique municipale.
Mon résumé, ici, rapporte les grandes lignes de ce manifeste qui se veut d’abord un outil pour les futurs candidats aux élections qui hésiteraient à faire le saut. Mais ici, dans cette chronique, je voulais surtout parler d’humilité, une qualité qu’on ne reconnaît pas assez chez les politiciens et qui devrait être centrale. Accepter que nous ne savons pas. Reconnaître que les réponses aux questions ne sont pas toujours évidentes et qu’aucune formation scolaire ou expérience de vie ne préparent réellement à la vie publique.
Au-delà des bilans des deux élus – que je vous laisse le soin d’approuver ou non – je vous invite à apprécier cet aveu d’humilité. Les deux avouent que l’entrée en politique a été complexe, et bien différente de ce qu’ils avaient appréhendé. Dans leur cas, ils se sont toujours décrits comme des agents de changement face aux bouleversements climatiques et environnementaux. Le statu quo n’est pas tolérable et les municipalités sont au cœur de la révolution verte, pensent-ils. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, ils se sont parfoit butés à une administration lourde, à un système municipal rigide par sa nature et à une résistance au changement bien ancrée chez chacun de nous. Mais, disent-ils, en privilégiant la transition plutôt que la révolution, et grâce à la collaboration et à l’apprentissage continu, il est possible de changer, ne serait-ce que de quelques degrés, la trajectoire du paquebot qu’est une ville.
Long préambule pour en venir à la saison des promesses électorales. Les pages Facebook de candidats commencent à pulluler, les annonces se multiplient. Profitons donc de ce livre pour rappeler que la gestion d’une ville est complexe et que les candidats devraient eux aussi faire preuve d’un peu d’humilité.
Je vois déjà des aspirants promettre de faire table rase du passé, comme s’il n’y avait rien avant eux et que la Ville, sous leur contrôle, serait une feuille blanche. Désolé de briser ce rêve, mais une ville vient avec son histoire.
Et combien de candidats promettent encore de « sabrer dans les dépenses » et de « bien gérer les dollars publics »? Petite nouvelle : ce n’est pas une promesse électorale, c’est le strict minimum qu’on est en droit d’attendre d’un élu. Rendu là, « soulager le fardeau du contribuable », ça sonne un peu cliché. Certains élus en place promettent même des projets… déjà en marche.
Je ne nommerai personne ici, mais soyez vigilants devant toutes ces promesses. C’est facile de vendre la lune en campagne. Mais une fois aux commandes, on frappe vite un mur – et souvent la résistance – comme le rappellent Mme Villeneuve et M. Guertin.
Sur ce, je nous souhaite une campagne électorale avec une bonne dose d’humilité.