Geneviève Deroy, enseignante en adaptation scolaire, et Michel Filion, éducateur spécialisé, ont eu l’idée d’ouvrir leur propre école après avoir travaillé auprès de plusieurs élèves en difficulté dans les écoles, mais constaté les limitations du système. « Encore aujourd’hui, le taux de décrochage au Québec est très élevé pour les élèves en difficulté, et beaucoup n’iront jamais chercher leur diplôme de secondaire 5 », déplore la Belœilloise Geneviève Deroy. Selon elle, l’école Le REPAIRE (acronyme pour ses valeurs, Respect, Éducation, Persévérance, Autonomie, Individualité, Responsabilité, Épanouissement) va répondre à un besoin criant en Montérégie en donnant les outils à une trentaine d’élèves pour les préparer à obtenir un diplôme d’études professionnelles (DEP). « Le but d’offrir à des jeunes un milieu où la réussite leur paraît une réalité plutôt qu’un rêve est le mandat que nous nous sommes donné », soutiennent par ailleurs les fondateurs de l’école, qui n’ont jamais abandonné leur projet malgré les moments de découragement au fil des années.
Bien que Le REPAIRE est décrit comme une école privée, il s’agit d’un organisme à but non lucratif qui travaillera en collaboration avec les différents centres de services scolaires de la Montérégie, qui lui référeront les élèves qui pourraient bénéficier de ses services. L’école doit spécifiquement accueillir les élèves de 15 ans et plus qui ont réussi deux des trois matières de base (français, mathématiques et anglais) de 2e secondaire et leur donner les ressources pour leur permettre de décrocher un bon emploi par la suite. « L’école ne pourra accueillir que trois classes de 10 élèves. On veut en prendre soin! » confirme Mme Deroy, estimant que les besoins sont assez criants dans la région pour que l’école se remplisse très rapidement dès son ouverture. « On a vu beaucoup de jeunes en difficulté dans les écoles où on a travaillé. On sait qu’il y a un besoin à combler. » Elle précise que les frais pour fréquenter Le REPAIRE seront les mêmes que pour le secteur public.
Démarches pour une cuisine
Les fondateurs de l’école ne sont pas en mesure d’annoncer le lieu exact où Le REPAIRE sera situé comme le bail n’est pas encore officiel, mais ce sera sur le boulevard Sir-Wilfrid-Laurier à Belœil. Il reste encore plusieurs étapes avant l’ouverture des locaux, où doivent travailler une équipe de quatre à cinq enseignants de même que trois techniciens en éducation spécialisée, dont une campagne de sociofinancement pour aménager une cuisine dans l’établissement. « On essaie d’aller chercher d’ici la fin mai 17 000 $ pour ça sur la plateforme La Ruche, note Geneviève Deroy. Si on y arrive, le montant sera doublé par le Fonds Mille et UN pour la jeunesse. La cuisine doit prendre une grande place dans notre projet : on va accueillir les élèves avec un déjeuner chaque matin et ils pourront préparer leur dîner sur place. Ce sera aussi un lieu privilégié pour socialiser. » Au moment d’écrire ces lignes, la campagne « Une cuisine pour l’École le REPAIRE » accumulait une somme de 6620 $.