5 juillet 2023 - 08:48
Usine de batteries à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville
Une entente serait imminente avec Northvolt
Par: Vincent Guilbault
L'entreprise suédoise Northvolt veut s'installer dans la région.
Photo gracieuseté.

L'entreprise suédoise Northvolt veut s'installer dans la région. Photo gracieuseté.

Le fabricant suédois Northvolt AB serait sur le point de conclure un accord pour construire une usine de batteries pour véhicules électriques à Saint-Basile-le-Grand, a appris L’Œil Régional auprès d’une source bien informée. Uneautre source confirme aussi que des terrains situés à McMasterville sont inclus dans l’accord. De plus, le journal d’affaires Bloomberg avance que le projet devrait valoir environ 7 milliards de dollars, selon des personnes familières avec la question.

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Les gouvernements canadien et québécois se préparaient à accorder une aide financière à Northvolt qui pourrait s’élever à des milliards de dollars, à la suite d’un accord similaire avec Volkswagen pour construire une usine de batteries en Ontario. Une source nous confirme que l’annonce de l’aide financière devrait se faire d’ici septembre.

L’Œil Régional rapportait en mai dernier que le fabricant suédois de batteries lorgnait le terrain de l’ancienne usine d’explosifs situé à Saint-Basile-le-Grand et de terrains à McMasterville.

Selon le ministre des Finances Pierre Fitzgibbon, les terrains de la CIL sont bel et bien dans la mire des celluliers. « Il n’y a pas 10 places au Québec où on peut faire une usine sur un terrain de cette dimension », soulignait M. Fitzgibbon. Surtout, un endroit qui peut fournir de l’énergie et une main-d’œuvre qualifiée.

En entrevue avec L’ŒIL, le ministre de l’Économie insistait sur le fait que le projet de Northvolt était possible, mais qu’il dépendrait de la volonté du fédéral de s’impliquer. « L’enjeu numéro un, c’est [de savoir si] le fédéral est prêt à faire pour le Québec ce qu’il a fait pour l’Ontario [avec Volksvagen]. Si c’est oui, ça peut arriver. »

Le ministre rappelait aussi que les États-Unis ont instauré l’Inflation Reduction Act, un programme de 369 milliards de dollars américains pour offrir des subventions aux entreprises américaines dans le domaine des voitures électriques. Le gouvernement canadien s’est lui aussi commis à fournir des subventions pour la filière batterie pour faire compétition aux américains et à la loi adoptée par Joe Biden.

D’ailleurs, le gouvernement de Justin Trudeau et celui de l’Ontario ont promis plus de 14 milliards de dollars à Volkswagen pour son usine proposée à Saint-Thomas, en Ontario. Ils sont également en pourparlers avec Stellantis NV pour une usine de batteries pour véhicules électriques dans la ville de Windsor, Ontario, de l’autre côté de la frontière avec Detroit.

Si elle voyait le jour, l’usine de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville comprendrait une usine de cathodes, une ligne de montage de cellules de batteries et une installation de recyclage. Il s’agirait de l’un des plus gros investissements du secteur privé jamais réalisés au Québec.

En choisissant le Québec, Northvolt vise à construire la batterie la plus verte du monde, notamment en raison du recours à l’hydroélectricité.

Soulignons que les terrains visés dans les deux villes appartiennent en partie depuis 2015 à l’entreprise Quartier MC2. Les principaux actionnaires sont le millionnaire d’Occupation Double, Luc Poirier, ainsi que Min Ying Wu et Serge Gariépy. Auparavant, les terrains appartenaient à Akzo Nobel, qui a dû procéder à leur décontamination. Selon les documents de la Municipalité, Akzo Nobel détient encore des lots dans le secteur.

Contacté par le journaliste, le ministre de l’Économie a décidé de ne pas commenter pour le moment. Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, avait bien entendu parler de la nouvelle, mais se faisait prudent, soulignant que des projets sur le point de se concrétiser sur ces terrains avaient déjà avorté par le passé. Le maire de McMasterville, Martin Dulac, a confirmé que des négociations avaient lieu entre les deux paliers de gouvernement et l’entreprise, mais qu’il ne pouvait commenter davantage.

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