Ghyslaine Piette a fait croire à son entourage et à son conjoint être touchée par une rechute du cancer du cerveau et que dans l’espoir de survivre elle devait se rendre en France pour subir un traitement qui n’existait pas au Québec. Elle a récemment avoué son mensonge.
Dans les dernières semaines, elle avait lancé avec l’aide d’une amie une campagne de financement sur le site GoFundMe et avait créé une page Facebook «Sauvons la vie de Ghyslaine» dans le but de recueillir des fonds pour se faire soigner dans un hôpital de Montpellier. Les deux comptes ont été fermés.
«Je sais très bien que ce que j’ai fait est mal. Je ne mets pas cela en doute, j’ai trahi la confiance de tout le monde y compris mon conjoint. Je suis la seule responsable», a-t-elle écrit à notre journaliste.
Elle se demande encore pourquoi elle a menti. «Pour de l’amour, de l’attention, […] un cri à l’aide très mal formulé? En ce moment, il est même difficile de répondre à cette question.»
Ghyslaine Piette assure qu’elle remboursera les donateurs et qu’il ne s’agit pas d’une fraude. Elle dit avoir recueilli un montant de 3131$.
Six cancers
Mme Piette disait être atteinte de son sixième cancer. Si sa rechute du cancer s’est révélée fausse, elle maintient toutefois avoir subi plusieurs cancers dans le passé. Elle a été touchée par des cancers de la vessie, du sein, du palais et du cerveau.
L’Œil Régional l’avait rencontrée chez elle au début du mois de mai. Toutefois, le journal n’avait publié aucun article à la suite de son entrevue, préférant vérifier certaines informations avec sa prétendue oncologue qui lui suggérait de se rendre en France. Le journal n’a pu parler à la docteure de l’hôpital Charles-Lemoyne puisque Mme Piette ne l’avait jamais rencontrée.
La chaîne anglophone CTV avait réalisé un reportage sur Ghyslaine Piette et sa campagne de financement il y a deux semaines. À la suite de la diffusion du reportage, Mme Piette a affirmé avoir atteint son objectif de financement. Quelques jours plus tard, elle annonçait sur sa page Facebook qu’elle ne pouvait se rendre en France en raison d’un casier judiciaire et d’un problème personnel.
Anne-Laure, une amie qui a aidé à la campagne de financement, dit ne pas être en colère. «J’ai juste de la compassion pour elle. Je souhaite juste qu’elle se fasse aider», exprime-t-elle qui confirme que son amie a été atteinte de cancers dans les dernières années.
La Régie de police Richelieu-Saint-Laurent invite les personnes qui estiment avoir été victimes de fraude à les contacter.