Infirmière de métier, Mme Michaud avait planifié un voyage de plusieurs semaines au Mexique avec deux de ses amies, également des infirmières de métier. C’était sa première visite en sol mexicain. Ses amies et elle ont visité plusieurs villes durant leur séjour. Elles devaient revenir au Canada le 29 avril.
Le malheureux événement s’est produit le 23 avril dans la ville de Mérida située dans la région du Yucatan. « Je vous dirais que c’est l’une des villes les plus sécuritaires en Amérique du Nord », maintient la femme en entrevue accordée à L’Œil Régional.
Laurie-Anne Michaud se souvient encore très bien de tous les détails entourant son attaque qui s’est produite vers 11 h 30. « Nous étions allés faire un tour au petit marché local pour magasiner. Sur le chemin du retour vers notre lieu d’hébergement, il y avait de la construction en face de la cathédrale. »
En traversant la rue près du lieu de construction, elle a croisé son assaillant, âgé dans la vingtaine, qui a ramassé la hache et donné un coup vers son oreille gauche près de la tempe. « Je n’avais pas vu qu’il avait pris un élan. Quand ça s’est passé, je me suis retournée et j’ai vu l’homme qui avait un grand sourire dans le visage. Il s’est ensuite mis à courir après une de mes amies. L’autre amie était en sécurité », raconte-t-elle.
L’individu a finalement été neutralisé. De son côté, Laurie-Anne Michaud n’avait pas eu mal au début, probablement en raison de l’adrénaline. Mais elle a commencé à penser que la situation était critique quand elle a vu beaucoup de sang sur sa main. « J’ai constaté qu’il m’avait frappé beaucoup plus fort que ce que je pensais. J’ai eu peur en voyant le sang. Ils m’ont tapé le visage pour que ça fasse une pression. Mais je sentais que ça coulait dans le pansement. J’avais l’impression que je perdais tellement de sang que j’étais certaine de perdre bientôt la carte. »
Laurie-Anne Michard a été conduite à l’hôpital en ambulance avec ses amies. « Au début, il ne voulait embarquer qu’une de mes deux amies. Il n’était pas question que l’une d’elles reste seule. Elles sont finalement montées à bord. »
Préparer le retour
À l’hôpital, le personnel médical a informé Mme Michaud qu’elle devrait subir une opération rapidement et rester trois mois de plus au Mexique pour sa convalescence. Il était hors de question pour elle de se faire opérer à l’étranger et elle a contacté son oncle, Daniel-Éric St-Onge, pour qu’il organise son retour au pays. Il s’est mis rapidement au téléphone pour que sa nièce soit rapatriée, et ce, sans compromis.
« J’ai dû faire quelques appels, notamment aux assurances. Je leur faisais comprendre que c’était un événement incontrôlable et que ma nièce ne s’était pas mise en danger. J’ai demandé à l’assureur de préparer dès mon appel son retour et de ne pas attendre la communication entre les deux médecins. L’assureur s’est vite montré compréhensif. J’ai aussi fait un appel pour trouver un lit d’hôpital au Québec. »
Laurie-Anne Michaud a pu quitter le Mexique le 24 avril en soirée et a atterri à Sherbrooke au petit matin le 25 avril. Ses amies n’ont pu embarquer dans l’avion et sont revenues dans la même journée à bord d’un autre vol. « Le vol a duré 5 heures, car l’avion devait voler en basse altitude pour éviter que j’aie des complications au cerveau. J’ai dormi tout le long du trajet. Mais les membres de ma famille ont trouvé ça long. » « On nous avait dit qu’il y avait des risques. Mais on avait calculé que c’était moins risqué que de se faire opérer au Mexique », ajoute de son côté Daniel-Éric St-Onge.
Laurie-Anne Michaud a par la suite obtenu son congé moins de 48 heures après avoir été admise au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. « Ils m’ont dit que ma fracture était belle et que je n’avais pas besoin de me faire opérer. J’ai un suivi à faire dans plusieurs semaines. »
Laurie-Anne Michard est en arrêt de travail au moins jusqu’au début du mois de juillet. « Mes amies sont aussi en arrêt. Mentalement, je n’ai pas peur de retourner travailler, mais je sais que physiquement je ne pourrais pas. Pour l’instant, je n’ai pas encore tout à fait pris conscience de ce qui m’est arrivé. Je veux guérir d’abord, mais je veux éventuellement consulter par la suite. »
Deux leçons à retenir
Laurie-Anne Michaud conseille fortement aux gens de souscrire à une assurance voyage pour éviter de se trouver en mauvaise posture. « C’est mieux de payer un certain montant pour rien, que de se retrouver dans le pétrin », poursuit-elle.
« Le lendemain du retour de ma nièce au pays, j’ai entendu une conversation au restaurant où la fille d’une serveuse voulait s’en aller en Italie sans assurances. J’ai raconté l’histoire de ma nièce et la dame a été saisie de l’histoire », renchérit pour sa part Daniel-Éric St-Onge.
L’autre message que Laurie-Anne Michaud veut lancer est de ne pas avoir peur de voyager. « C’est un événement isolé qu’on n’aurait pas pu éviter. Ce n’était pas une situation de violence impliquant un groupe organisé. Un café ou une minute de marche de plus, c’est sur quelqu’un d’autre que ça serait tombé. »