La jeune femme s’est au départ inscrite à l’émission diffusée sur les ondes de Télé-Québec afin de sensibiliser les gens à sa réalité et de montrer que la maladie mentale touche aussi les gens ordinaires. Elle savait déjà que Guylaine Tremblay était très à l’écoute, et elle soutient avoir adoré son expérience avec la comédienne.
La journaliste était en secondaire cinq lorsqu’elle a appris qu’elle souffrait d’un trouble d’anxiété généralisé et de dépression saisonnière, après avoir manqué quatre mois d’école.
«Lorsque j’ai reçu le diagnostic, ça a vraiment été un coup dans la gueule. J’étais vraiment malade physiquement, je me disais qu’on allait me dire que j’avais la mononucléose. Les gens autour voyaient que je n’allais pas bien. Quand tu leur dis que finalement c’est le stress, l’anxiété, c’est un peu gênant au début», se rappelle-t-elle
Tabou
Marie-Ève décrit l’anxiété comme la peur d’avoir. À l’annonce de son diagnostic, elle vivait plusieurs crises de panique par jour. Elle ne fait aujourd’hui qu’une ou deux crises d’anxiété par année. Pour contrôler son trouble, elle a fait appel à un psychothérapeute.
Depuis un an, elle prend aussi des antidépresseurs, une médication qui l’aide mais dont elle avait au départ de la misère à en parler.
«La santé mentale c’est hyper tabou. Déjà que tu dis que t’as un trouble anxieux c’est l’enfer, mais les antidépresseurs oublie-ça. Il y en a qui te voyaient d’une façon et ça change complètement», explique-t-elle.
Campagne de sensibilisation
Le ministère de la Santé et des Services sociaux a également décidé de s’associer à cet épisode de Banc public, dans le cadre de sa campagne de sensibilisation sur les troubles anxieux, du 31 octobre au 27 novembre.
Marie-Ève espère d’ailleurs que la campagne de sensibilisation aidera à briser les tabous entourant la maladie mentale. Elle-même dit avoir déjà perdu des amitiés après avoir parlé de son anxiété.
Au-delà d’une campagne de financement, elle croit que le gouvernement pourrait investir davantage pour l’accès à des services de première ligne.
«Un psychologue, ça peut coûter entre 70$ et 100$ de l’heure. Pour quelqu’un qui n’a pas les moyens, il y a des mois d’attente dans les CLSC. Lorsque tu vis une crise, tu as besoin d’aide là, pas dans trois mois. Souvent, l’entourage ne sait pas comment dealer avec toi.»