Après plusieurs interrogations, on sait maintenant que l’entreprise Northvolt aimerait venir ici. L’entreprise suédoise spécialisée dans l’électrification a rencontré à plusieurs reprises le gouvernement fédéral, avec la présence du gouvernement de M. Legault, et notamment des représentants des ministères de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, ainsi que des Finances. On sait aussi que l’objectif de Northvolt est d’identifier les aides politiques et financières potentielles offertes par le gouvernement fédéral.
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, ne cache pas non plus sa volonté de convaincre un fabricant de cellules de batteries de s’installer au Québec pour compléter sa fameuse « filière batterie ». Avec un cellulier présent au Québec, la province prendrait part à toutes les étapes de la production d’une batterie, allant de l’extraction minière jusqu’au recyclage des batteries. La cellule, on le sait, est une composante essentielle à la conception d’une batterie utilisée dans les véhicules électriques.
Ce qu’on savait moins avant le passage du ministre dans la région, c’est que le nombre de terrains potentiels au Québec pour accueillir cette usine de batteries est plutôt mince. C’est là qu’entre en jeu l’ancien terrain de la CIL, l’usine d’explosifs qui a fermé ses portes en 1999.
Mais le financement de cette potentielle usine reste le défi, selon M. Fitzgibbon. Il faudra que le gouvernement mette beaucoup d’argent sur la table.
Je pense qu’il a raison, mais, plus près d’ici, je prédis que le défi se jouera surtout autour de l’acceptabilité sociale. Si les terrains situés sur le territoire de Saint-Basile-le-Grand sont déjà zonés pour accueillir une usine du genre, ce n’est pas le cas des terrains de McMasterville. Il faudra donc se tourner vers la population pour voir si elle accepte d’accueillir sur ces terrains une usine au lieu d’un nouveau quartier résidentiel.
Car on parle bien d’un quartier résidentiel, un projet étudié depuis 2016 qui prévoit plusieurs centaines de nouvelles adresses à McMasterville.
Mais même si personne ne veut parler et que le projet de quartier dit TOD (pour Transit Oriented Development) semble sur la glace depuis un bon moment, on peut supposer que la venue d’une usine signifierait la mort d’un tel projet.
On pourrait penser qu’il est difficile de s’opposer à la venue d’une usine qui vise à électrifier nos transports et qui, ultimement, apporterait des revenus supplémentaires aux municipalités visées. Sans les comparer, on a souvent vu dans la notre région d’importantes mobilisations vives contre des projets, notamment contre l’exploration du gaz de schiste, la venue d’une tour de télécommunication ou encore des développements résidentiels. C’est peut-être pourquoi ce silence entourant ce potentiel projet me chicotte. Il me semble qu’au contraire, on devrait en parler un peu plus même si rien n’est sûr.