Cette plainte fait suite à une situation survenue en novembre dernier où la Ville a demandé aux membres du conseil d’administration de la Maison de fournir une preuve de leur statut d’autochtone. Les règles internes de la Maison stipulent qu’il faut être issu d’une nation autochtone pour siéger à son conseil d’administration. « J’ai fait ça à la demande des membres du C.A. de l’époque, soit des autochtones qui avaient des réserves sur la nature des origines autochtones de certains membres du conseil d’administration », a d’ailleurs reconnu en assemblée publique en mars le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin.
M. Bégin et d’autres administrateurs ont démissionné à la suite de cette demande de la Municipalité. M. Bégin a déposé sa plainte cet hiver et a reçu un accusé de réception de la Commission vers la fin février. Le plaignant a été informé que le traitement et le suivi pourraient prendre un certain temps en raison d’un volume élevé de travail attendant la Commission. Cette dernière n’a toutefois pas voulu commenter la plainte ni spécifié la suite des choses pour des raisons de confidentialité.
Selon Florent Bégin, la Ville n’était pas en droit de demander les cartes de statut autochtone. « Cette demande relevait à mes yeux de la régie interne de l’organisme. De leur côté, le maire de la ville et le directeur général, avant d’écouter des racontars et faire une telle demande, auraient dû, selon moi, vérifier la légalité de cette action auprès d’un avocat. L’ex-président du musée aurait eu avantage à faire les vérifications d’usage et de s’assurer, auprès de la direction générale, que les membres de son conseil d’administration répondaient bel et bien au critère d’être membre en règle d’une Première Nation et avoir le Statut d’Indien de tous les membres avant de les accepter s’il avait un doute », écrit-il dans une lettre envoyée à L’Œil Régional.
M. Bégin critique au passage le maire Marc-André Guertin pour sa gestion du dossier de la Maison autochtone. « Les premiers voyageurs arrivés sur nos terres il y a de cela quelques centaines d’années nous ont fait de beaux discours, disant vouloir la paix et être amis avec les Autochtones. Ces paroles se sont tues au fil des années. Alors, lorsqu’un maire, représentant sa population, dit vouloir créer des liens avec les Autochtones, nous nous retrouvons hélas dans ce même discours futile et vide de sens. Comment se faire confiance maintenant, d’autant plus que, de notre côté comme du vôtre, nous nous sommes engagés dans la mauvaise voie pour une réconciliation durable et un meilleur vivre-ensemble. »