Une rétrospective du parcours de Jacques Newashish
Jusqu’au 24 novembre, La Maison autochtone accueille l’exposition Nin ka ki tackakwan – Ce qui m’a influencé de l’artiste Atikamekw Jacques Newashish. « C’est un artiste qu’on affectionne beaucoup : il est à la fois conteur, acteur, cinéaste, peintre, sculpteur… c’est vraiment un artiste multidisciplinaire », commente la directrice générale de l’institution muséale, Chantal Millette. L’artiste avait approché La Maison autochtone avant la pandémie afin de préparer son exposition et revisiter ses différentes phases créatives qui ont marqué son parcours. « Il a ainsi vu ce qui l’a influencé à travers le temps en revisitant sa vie, sa carrière, son évolution », relate-t-elle.
C’est pourquoi la plupart des œuvres de Nin ka ki tackakwan – Ce qui m’a influencé ont été créées autour de 2022 alors que Jacques Newashish s’est replongé dans les thèmes et les techniques qu’il a déjà explorés par le passé. Le dripping (le concept de laisser couler la peinture sur l’œuvre) occupe d’ailleurs une place importante dans l’exposition. Quant aux thèmes abordés, il ratisse très large, allant de la spiritualité à l’ADN de ses racines en passant par les femmes autochtones disparues et assassinées et la dénonciation du colonialisme. « C’est un artiste extrêmement polyvalent et sa volonté est de mieux faire connaître la culture autochtone », souligne Mme Millette.
Pour l’occasion, la configuration de la salle a été légèrement modifiée pour laisser respirer les œuvres de Jacques Newashish, rendant le Salon Riopelle un peu plus intime le temps de l’exposition. Chantal Millette note aussi que le canot en écorce de Jean-Paul Riopelle, qui se trouve toujours dans le Salon, a été fait par un autre Newashish, soit Cesar.
Le vernissage de l’exposition aura lieu le 19 octobre, en présence de l’artiste, mais d’autres activités entourant l’exposition sont aussi prévues. Notamment, La Maison autochtone tente de fixer une date pour une projection d’un film de la Belœilloise Louise de Grosbois sur la communauté Opitciwan à partir d’archives familiales, qui serait suivie d’un échange entre la réalisatrice et Jacques Newashish. Plus de détails suivront dans les prochaines semaines.
Paix et oralité le 21 septembre
Cette année, La Maison autochtone collabore pour la première fois avec le jeune festival de contes À bouche que veux-tu en accueillant deux spectacles. Pour Chantal Millette, il était impensable qu’il n’y ait pas de volet autochtone à cet événement, alors que l’oralité fait partie de la tradition des Premières Nations. « J’en ai parlé l’année dernière à Yoda Lefebvre [conteur est organisateur du festival] et je lui ai dit qu’on devait absolument faire quelque chose ensemble. On s’est entendus pour faire ça le 21 septembre, durant la Journée internationale de la paix. » Pour l’occasion, un quatuor de conteurs, deux Autochtones et deux allochtones, a fait une résidence de quelques jours ces dernières semaines pour en arriver au spectacle Guerre et poux, qui sera présenté à 19 h. De plus, Jocelyn Sioui présentera à 14 h la première mouture de son nouveau spectacle, Étoile du jour. « En plus des deux spectacles, on aura un chapiteau avec un petit bar pour financer l’activité et il y aura de l’animation autour du feu en continu entre 14 h 30 et 19 h. Ce sera une très belle journée autour du thème de l’oralité et de la paix! », ajoute Mme Millette, confirmant son désir de voir un événement similaire revenir l’année prochaine.
Œuvre collective aux Journées de la culture
La Maison autochtone participe de nouveau aux Journées de la culture en accueillant la création d’une œuvre collective. L’année dernière, c’étaient les membres du CAP qui s’étaient amusés à créer ensemble, mais le grand public est cette fois invité à mettre sa touche à une œuvre rendant hommage à la communauté et au mont Saint-Hilaire. « C’est une activité très sympathique qu’on est heureux d’organiser. À la fin, l’œuvre sera bien mise en évidence sur notre enseigne », note Chantal Millette.
Journée de recueillement le 30 septembre
Septembre se termine avec la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, une journée faite pour se rappeler de la force et de la résilience des peuples des Premières Nations. Pour cette journée spéciale, les gens sont invités dès la levée du jour jusqu’à tard le soir à se rendre à La Maison autochtone pour des activités gratuites autour d’un feu. Un parcours commémoratif est notamment prévu dans l’érablière et les visiteurs pourront aussi recevoir des petits bouts de corde ou de laine qu’ils pourront accrocher sur l’ovoo (une installation dans la tradition mongole) à l’entrée du parcours comme offrande pour faire un souhait ou simplement se recueillir. « Cette journée-là en particulier, on invite les gens à consommer autochtone! Tout le monde est bienvenu à cette journée et on proposera même un petit menu pour l’heure du souper », précise Mme Millette.
La Maison autochtone est située au 510, montée des Trente, à Mont-Saint-Hilaire. Plus d’infos au maisonautochtone.com.
D’autres activités d’envergure
Notons que l’institution a aussi été choisie pour tenir le pré-sommet One Young World le 17 septembre, événement dédié à la jeunesse autochtone attirant 200 personnes pour une journée complète, dont certaines venues d’aussi loin que l’Angleterre. En octobre, elle organisera aussi le cocktail de bienvenue d’un important colloque en lien avec la NASA tenu à Montréal. La directrice générale estime que l’excellente réputation de La Maison autochtone et ses bonnes pratiques en matière de tourisme durable ont fait la différence pour qu’elle soit choisie parmi tous les lieux du Grand Montréal pour ces événements d’envergure.