Essentiellement, le programme CSRM vise à capturer et à stériliser des chats afin de diminuer la population de chats errants dans les rues. Les chats capturés et socialisés peuvent être mis en adoption, alors que les autres sont relâchés. Avec la stérilisation, la population féline doit donc diminuer avec les années. Surtout, souligne le SAVR, que deux chats errants peuvent donner naissance à plus de 12 chatons dans une année. Pour le SAVR, cette nouvelle approche se veut une option à l’euthanasie ou à la capture simple, puisque le vide laissé par un chat capturé sera rapidement comblé par un autre chat.
Alain Mongeau, un résident de Belœil, est devenu le premier gardien d’une colonie de cinq chats errants, mais stérilisés, qui ont élu domicile dans sa cour. En devenant gardien de colonie, M. Mongeau s’engage ainsi à offrir aux bêtes de la nourriture, un bac de sable pour la litière et un abri conçu à partir de palettes de bois par des bénévoles du SAVR.
Un gardien de colonie doit d’abord obtenir l’approbation du voisinage pour participer au programme et assurer un suivi avec le SAVR tout au long de sa participation au programme, notamment pour capturer et stériliser de nouveaux chats, jusqu’à concurrence de cinq par colonie.
Cette première colonie de chat servira de projet-pilote pour les Villes de Belœil et de Saint-Jean-Baptiste, qui espèrent réduire leur population respective de chats errants. À Saint-Jean-Baptiste, la problématique des chats errants résulte en partie par l’abandon des chats à la fermeture du camping. « Les gens vont garder un chat errant avec eux tout l’été, mais à l’arrivée de l’automne, ils laissent le chat là et ils s’en vont, souligne Madeleine Daoust, directrice du SAVR. Le chat se retrouve sans ressource et il a tendance à envahir les résidents qui habitent dans le secteur. » Les chats errants tendent à causer plusieurs désagréments, comme le marquage à l’urine, les bagarres, la présence d’excréments, etc.
Onze chats stérilisés
Annoncé en juin dernier, le programme CSRM prévoyait initialement la mise sur pied rapide d’une vingtaine de colonies à Belœil et Saint-Jean-Baptiste, ce qui devait se traduire par la stérilisation de 100 chats. Mme Daoust avoue que l’objectif était peut-être trop ambitieux pour commencer. En discutant avec un organisme semblable de Brossard, Mme Daoust croit qu’il est plutôt réaliste de penser que deux colonies verront le jour cette année.
Mais la mise sur pied d’une première colonie pourrait avoir un effet d’entraînement, puisque le modèle fonctionne et peut être importé dans d’autres cours résidentielles, explique la directrice. L’organisme espère d’ailleurs relancer l’appel auprès des citoyens après le temps des fêtes pour sonder l’intérêt.
Pour financer le programme, l’organisme municipal utilise l’argent amassé par les médailles pour chats dans les deux municipalités. Mme Daoust souligne toutefois qu’il est difficile de recruter des gens pour la vente de médailles. Notons que l’achat d’une médaille est obligatoire et les propriétaires de chats doivent s’en procurer une directement auprès du SAVR. La médaille se détaille à 15 $ pour un chat stérilisé, et à 25 $ pour un chat qui ne l’est pas.