Cette politique compte six objectifs dont le principal est d’assurer un financement suffisant et prévisible du logement social et communautaire. Elle invite entre autres les municipalités à optimiser leurs efforts pour développer du logement social, communautaire et abordable sur leur territoire à l’aide des leviers dont elles disposent ou en adoptant de nouvelles pratiques et stratégies.
Afin d’appuyer les municipalités, particulièrement celles de petite et moyenne taille, la CMM mettra sur pied un programme d’accompagnement pour la densification réfléchie et la mixité sociale dans le cadre duquel des experts les aideront à identifier et à mettre en œuvre des stratégies d’habitation et à développer des outils favorisant l’inclusion de logements sociaux et abordables.
En parallèle, la CMM renforcera ses actions auprès des gouvernements pour assurer un financement adéquat des programmes ainsi que l’adoption de mesures pour accroître les espaces disponibles et favoriser le démarrage de nouveaux projets résidentiels.
Les travaux d’élaboration de cette politique ont été menés par la Commission de l’habitation et de la cohésion sociale et s’appuient notamment sur un portrait exhaustif de l’habitation dans le Grand Montréal. Le projet de politique a par la suite fait l’objet d’une consultation publique qui a permis d’en bonifier le contenu et d’alimenter la réflexion dans le cadre de la révision du Plan métropolitain d’aménagement durable.
Des chiffres révélateurs
Selon les documents de la CMM, le prix médian de vente des habitations a augmenté de 90% entre 2011 et 2021. Le prix d’une copropriété est ainsi passé de 226 000 $ à 375 000 $, et celui d’une maison unifamiliale de 267 000 $ à 523 000 $. En contrepartie, le revenu médian des ménages n’a augmenté que de 40 %.
Au Canada, un logement est considéré comme étant inabordable quand un ménage y consacre plus de 30% de son revenu. La CMM a recensé sur son territoire près de 200 000 ménages locataires à faible revenu qui dépassent ce seuil, dont 8800 sur la Couronne Sud de Montréal. Actuellement, l’offre en logements sociaux et communautaires représente seulement 4,1 % de l’ensemble des logements sur le territoire de la CMM et environ 9 % du parc de logements locatifs. L’organisme suprarégional souhaite d’ailleurs hausser à 35 000 le nombre annuel moyen de logements mis en chantier d’ici 2031.
La CMM compte 61 % des ménages éprouvant des besoins impérieux de logement de l’ensemble du Québec, ce qui représente dans le Grand Montréal 110 000 ménages locataires et 22 000 ménages propriétaires. Dans cette catégorie, le logement est inabordable, mais aussi inadéquat ou de taille non convenable. La CMM souhaite pouvoir grâce à sa politique réduire du quart le nombre de ménages avec des besoins impérieux de logement.
Réaction des élus
La politique a été applaudie par plusieurs maires de la région, dont Martin Dulac de McMasterville. « La disponibilité de logements est un enjeu métropolitain criant qui nécessite des actions à court terme. Je suis heureux de constater que les acteurs municipaux prennent en main la situation et se dotent d’une stratégie pour pallier au manque de logement abordable dans la grande région de Montréal. »
De son côté, la mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve, est contente de voir que la CMM cherche à assurer un financement pour faire face à cet enjeu. « Le déficit d’entretien des immeubles est un enjeu qui me préoccupe. Je suis aussi heureuse que la CMM ait identifié, comme une priorité à court terme, la mise en place d’un programme d’accompagnement aux municipalités qui souhaitent se doter d’outils pour favoriser l’abordabilité de l’habitation et la densification réfléchie. »
Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin, a tenu des propos similaires. « Cette nouvelle politique métropolitaine d’habitation adoptée par la CMM augure bien pour Mont-Saint-Hilaire, car nous souhaitons également nous doter d’outils pour baliser les efforts de la Ville en termes de logement abordable en pensant particulièrement aux personnes âgées ainsi qu’aux jeunes familles. »
L’Œil Régional a aussi invité la mairesse Nadine Viau à réagir à la nouvelle, mais elle n’a pas donné suite à la demande du journaliste.