Yves La Rocque a toujours été un mordu d’art, ce qui l’a amené à suivre des cours avec Georges Boka et Pierre Duhamel, deux artistes qui lui ont beaucoup appris. « Quand tu commences à peindre un peu, tu finis par te penser bon… jusqu’à ce que tu suives des cours! Georges Boka est un excellent peintre, un peu dans le style de Rembrandt, qui m’a fait travailler les classiques et les grands maîtres. J’ai appris énormément en faisant ça », se souvient Yves La Rocque. Si, à l’époque, son gagne-pain était tout sauf artistique, il consacrait tout de même chaque moment libre à la création pour peaufiner son art. Et même s’il a aujourd’hui 74 ans, l’artiste ne cesse d’apprendre et de se remettre en question, assure-t-il.
« Paysagiste mordu » de son propre aveu, Yves La Rocque a longtemps aimé « peindre sur le motif », c’est-à-dire peindre un paysage sur place, mais le fait beaucoup moins, privilégiant dorénavant de prendre une photo ou de faire un croquis d’un paysage qui l’inspire avant de travailler en atelier. Dans le cadre de l’exposition, il a retenu une trentaine de toiles, toutes des paysages, créées dans les trois dernières années. Or, même s’il est un artiste toujours très actif, créant assidûment au quotidien, le Belœillois expose très rarement en solo. « Dans ma carrière, j’ai peut-être fait trois ou quatre solos, et la dernière remonte à il y a 10 ans. Je participe plus souvent à des expositions collectives. C’est donc un événement! » commente-t-il.
Fier classique
La marque de commerce de l’artiste est la lumière dans ses toiles. « C’est un travail conventionnel, mais très professionnel. Des tableaux de ce niveau, on en trouve régulièrement en galerie et c’est une fierté de pouvoir les présenter ici! Il y a des années de maîtrise derrière ça et beaucoup de passion, ça paraît », analyse Richard Morin, artiste et propriétaire du lieu d’exposition. Yves La Rocque n’a pas honte de se qualifier de « peintre classique », inspiré par la tradition des grands maîtres, même s’il n’a pas la prétention d’en être un lui-même. « C’est malheureusement une tradition qui se perd. Mais je suis vieux, alors je suis vieux jeu! »
Il est difficile de trouver un endroit plus approprié que la Galerie Couleur d’Art, sur le chemin de la Montagne à Mont-Saint-Hilaire, pour exposer les paysages d’Yves La Rocque. « Faire une exposition dans un lieu privilégié et approprié, c’est intéressant pour un artiste professionnel, autant au niveau artistique qu’humain. Je suis fier de pouvoir faire profiter de ce bel environnement à Yves », soutient Richard Morin. Les œuvres seront pour l’occasion réparties entre la maison et la grange avec une vue sur le paysage hilairemontais, donnant un parfait décor pour les paysages souvent bucoliques d’Yves La Rocque. « Et j’ai justement beaucoup de granges dans mes peintures; c’est vraiment un bel endroit pour les exposer! »
Toujours la flamme
Yves La Rocque est catégorique : il n’a pas l’intention d’arrêter de créer de sitôt ni de cesser de s’investir dans les arts. « J’aime trop ça pour arrêter! Je vais peut-être cesser d’enseigner plus tard, mais tant que j’ai du plaisir et que la santé est là, ce n’est pas dans mes plans. » Même son de cloche du côté de Peintres en direct, qui a présenté sa 11e édition cet été. « On va se rendre à 94 ans, et on verra après », lance-t-il à la blague. Il confirme d’ailleurs le plaisir qu’il a toujours de rencontrer le public et d’aller chercher des artistes de grand talent pour créer en direct avec lui le temps d’une journée ensoleillée dans le Vieux-Belœil. Et il ajoute qu’à moins de « vivre très très vieux », il n’aura jamais le temps de peindre tous les paysages qu’il a en tête.
Comme pendant Peintres en direct, Yves La Rocque se rend disponible pour échanger avec les visiteurs au courant de son exposition. Il songe d’ailleurs à créer sur place pendant la fin de semaine et espère voir un public nombreux pour découvrir son art de plus près. « J’invite les gens à voir mes créations récentes et à discuter avec moi d’art et de peinture. […] Quand on est artiste, c’est sûr qu’on aimerait vendre des tableaux, mais la deuxième paie qu’on a, c’est quand une personne vient nous déranger ou attend patiemment son tour pour nous parler et nous complimenter. On sait que c’est sincère. »
C’est donc une occasion à ne pas rater avec un artiste de grand talent de la région. Le vernissage de l’exposition est prévu dans le cadre d’un 5 à 7 le vendredi 4 octobre, et l’exposition est ouverte au public les samedi et dimanche 5 et 6 octobre de 11 h à 16 h. L’Atelier Couleur d’Art est situé au 1205, chemin de la Montagne, à Mont-Saint-Hilaire.