« Je suis encore sous le choc de recevoir un tel prix, a confié Andréane Frenette- Vallières, peu après l’annonce du Grand Prix du livre de Montréal. Ç’a été un long processus : j’ai vu que mon livre était parmi la liste préliminaire de dix titres. J’étais déjà surprise, mais j’espérais quand même faire partie des finalistes. Quand on m’a appris que j’avais gagné, je me suis dit : “Ça ne se peut pas!” C’est un prix qui a de très grands échos et jamais je n’aurais pensé le recevoir si tôt dans ma jeune carrière. »
Pour elle, le prix est encore plus précieux parce qu’il est décerné à un livre toutes catégories confondues. « N’étant pas romancière, je n’ai pas la même visibilité que d’autres auteurs. Par exemple, on a beaucoup entendu parler du livre de Keven Lambert, Que notre joie demeure, ces derniers mois. » Notons que le livre de Keven Lambert faisait justement partie des finalistes au Grand prix du livre de Montréal.
Andréane Frenette-Vallières souligne que plusieurs grands noms ont déjà reçu le Grand Prix du livre de Montréal, comme Anaïs Barbeau-Lavalette, Martine Delvaux ou encore Dany Laferrière. Cette année seulement, ce sont 346 livres qui y ont été soumis. Outre le Grand Prix du livre de Montréal, rappelons que Tu choisiras les montagnes a aussi remporté le prix Spirale Eva-le-Grand le 6 décembre et qu’il a reçu deux autres nominations plus tôt cette année.
« Le cycle des prix s’achève, mais le livre continuera de vivre à travers des festivals et des activités promotionnelles », confirme l’autrice. Elle devrait d’ailleurs avoir un horaire assez chargé en 2024, avec des activités ailleurs au Canada de même qu’aux États-Unis et en Europe. Des discussions sont aussi en cours pour une éventuelle traduction anglaise de Tu choisiras les montagnes.
Intérêt pour le vivant
L’Hilairemontaise est actuellement en chantier sur son prochain livre, qui n’est toutefois pas encore tout à fait défini. « Ce n’est pas encore très clair pour moi, mais c’est sûr qu’il y aura des chevaux dans le livre! Ce sera peut-être de la poésie, mais sous forme essayistique? », laisse entendre l’autrice, qui souhaite aborder une question plus large dans ses écrits : « Qu’est-ce qu’on fait avec le vivant, alors qu’on cohabite sur la même planète? ».
Même si elle écrit « pas mal à temps plein » depuis quelques années, notamment depuis qu’elle a entamé son doctorat en études littéraires à l’Université Laval, Andréane Frenette-Vallières ne sait pas encore quand son prochain livre verra le jour, mais elle multiplie les petits projets littéraires, dont des poèmes publiés dans des recueils et des magazines. Elle a aussi écrit un conte pour enfants, mais est à la recherche d’un illustrateur pour aider à concrétiser le projet.
Elle rappelle que sa relation avec la région est loin d’être terminée, elle qui a aussi écrit une suite poétique en lien avec l’œuvre de Françoise Sullivan Danse dans la neige, réalisée en 1948 au pied du mont Saint-Hilaire. « Ç’a été présenté au Musée des beaux-arts de Montréal. Cette suite poétique a été très inspirée par la Vallée-du-Richelieu et mon enfance ici », confirme Andréane Frenette-Vallières, qui espère avoir d’autres occasions de faire des activités artistiques en lien avec sa région natale dans les prochaines années.
Estelle Frenette-Vallières aussi récompensée
Andréane Frenette-Vallières n’est pas la seule artiste dans la famille : sa sœur, Estelle Frenette-Vallières, se démarque aussi, mais dans une autre forme d’art. Elle a remporté le 1er novembre le Félix pour la conception d’éclairage et projections de l’année pour son travail sur le spectacle Aubades du pianiste Jean-Michel Blais. Rappelons que les deux sœurs ont déjà collaboré par le passé, notamment sur le livre Sestrales, le deuxième livre d’Andréane, dont l’image de la couverture a été réalisée par Estelle.