La Ville a anticipé les risques de débordement, faisant même appel à un agent de sécurité pour surveiller la salle. Avec la couverture médiatique nationale du dossier du terrain de basketball du parc Charles-Larocque ces dernières semaines, le sujet s’est à nouveau rapidement imposé pendant la première période de questions. Outre les opposants à la fermeture qui ont questionné le passé de la mairesse Nadine Viau, signataire de la pétition de 2021, et demandé des données pour justifier cette décision et les voisins qui ont rappelé qu’ils faisaient face à des nuisances depuis l’ouverture du terrain en 2019, plusieurs citoyens ont martelé la même question : pourquoi jamais le conseil n’a voté une résolution pour décider de l’avenir du terrain? Mme Viau a soutenu que même si une résolution n’a pas été votée publiquement, la majorité du conseil s’est entendue sur cette orientation, ce qui est tout aussi valable, en plus d’éviter d’alourdir le processus décisionnel.
Les interprétations sur la question diffèrent toutefois au sein du conseil. Si Mme Viau a défendu en séance et dans une lettre ouverte publiée le 19 juin dans L’Œil Régional que « 7 élus sur 9 » s’étaient ralliés à la décision de ne pas remettre les paniers de basketball, les conseillers de l’opposition ont démenti ces chiffres, d’autant plus que l’orientation en question a été prise lors d’une rencontre préparatoire en l’absence d’une des élues. Martin Robert soutient aussi que c’est en public que la décision aurait dû être prise; d’ailleurs, il a tenté sans succès d’ajouter en varia un point pour que le conseil se prononce sur l’avenir du parc Charles-Larocque.
La nouvelle greffière par intérim à la Ville, Me Marie-Pier Savard, a été invitée par la mairesse à donner son avis sur la légitimité de décisions rendues par orientations. « Lorsqu’on veut qu’une décision de la Ville soit prise par le conseil municipal et qu’une décision soit publique, ça passe par une résolution, donc il faut faire la distinction entre une décision pour orienter administrativement la Ville et les employés municipaux et une décision du conseil municipal. […] On adopte des résolutions pour les règlements ou pour octroyer des contrats pour ne nommer que ceux-ci, c’est obligatoire en vertu de la loi. Autrement, on peut déterminer selon la nature de la décision si on passe par un sommaire d’orientation ou un sommaire décisionnel. »
Désirant des avis externes, L’ŒIL a posé la question à la Commission municipale du Québec, qui a répondu à travers sa porte-parole Anne-Julie Lefebvre que « chaque conseil municipal possède entière discrétion pour décider des sujets qu’il aborde lors d’une séance publique », sans trancher si ce genre de décision devrait normalement passer par une résolution ou non. Dans les deux cas, la réponse pourrait donc se résumer par « ça dépend ». Il n’a pas été possible d’obtenir des réponses du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation avant de mettre sous presse.
Pause
C’est toutefois le débat sur la piscine en eau vive qui a été la goutte de trop dans cette soirée tendue alors que quatre conseillers se sont montrés en désaccord avec le projet pilote, son coût et son niveau de sécurité (voir texte en page 4). Les échanges ont été animés au point où les conseillers se coupaient constamment la parole en haussant le ton, amenant la mairesse Nadine Viau à mettre la séance sur pause pour plusieurs dizaines de minutes. Au retour, les esprits demeuraient tendus, mais la séance a pu se poursuivre normalement, jusqu’au mot des conseillers, où plusieurs en ont profité pour envoyer des attaques à leurs collègues, dénoncés comme étant hors d’ordre à quelques reprises par la mairesse.
La dernière période de questions a été relativement houleuse, avec des questions de citoyens sur les démarches pour la piscine en eau vive et sur un manque de transparence observé dans certains dossiers, ce à quoi la mairesse a répondu que la Ville pourrait effectivement faire mieux dans ses communications, bien qu’elle ne soit dotée que d’une « micro équipe » qui fait un excellent travail. Elle n’a toutefois pas donné suite aux commentaires d’un citoyen voisin du parc canin qui trouvait ironique de voir les arguments qui ont mené la Ville à retirer la nuisance au parc Charles-Larocque, alors que lui doit toujours endurer celles à côté de chez lui.