Le centre de formation a pour but de bâtir une relation de confiance entre le cavalier et son cheval et ainsi d’aider l’animal à être mieux préparé à cohabiter avec l’humain. Mme Bastien a notamment aménagé un parcours extérieur de plus d’une quarantaine d’obstacles, touchant de multiples disciplines de ce sport équestre. Le parc équestre est d’ailleurs accrédité par l’Association internationale de Mountain Trail (IMTCA), le seul à avoir cette distinction au Québec.
Mme Bastien a d’ailleurs ouvert les portes de son centre à L’Œil Régional afin de mieux expliquer le processus de formation des bêtes. « Le cheval est une proie et il est claustrophobe, en plus d’avoir peur de tout. En compétition, l’animal voit des parapluies, une poussette et autres objets qui peuvent le perturber. Tu ne peux pas performer si l’animal ne collabore pas. Tout cavalier qui embarque sur le parcours doit être accompagné d’un entraîneur certifié. J’ai instauré un code de couleurs pour permettre aux cavaliers d’identifier les degrés de difficulté des obstacles », ajoute Chantal Bastien, résidente de Saint-Marc-sur-Richelieu.
Dans son parcours, elle a notamment recréé une remorque, un moyen souvent utilisé pour transporter un cheval à un lieu de compétition ou de promenade. « C’est quelque chose d’entrer dans la remorque. Il faut donc que le cheval soit confronté dans une situation inconfortable où il se sent pris. Mon parcours a pour but de donner tous les outils au cheval pour qu’il ait le sentiment de déjà-vu quand il va ailleurs. Il sera en mesure de mieux gérer ses émotions par la suite. »
Horseland peut opérer à longueur d’année grâce à son manège intérieur chauffé. « Ce n’est pas possible de s’entraîner l’hiver, car il fait trop froid. Au manège, on fait des formations. De plus, on peut y mettre des obstacles à l’intérieur. Nos installations sont vraiment confortables », ajoute Mme Bastien, qui possède quatre chevaux. Notons que Horseland n’est pas une pension, puisque les chevaux repartent à la fin de la journée avec leur propriétaire.
La femme d’affaires a déjà entrepris une phase d’agrandissement qui devrait se compléter d’ici l’automne. Elle est en train de faire construire entre autres une réplique de ville pour permettre l’entraînement de chevaux des policiers. « La Sûreté du Québec et la police montée de Montréal doivent venir exercer leurs chevaux. Nous recréons New York avec tous les objets qu’on retrouve dans une ville qui sont susceptibles de perturber le cheval. Des fois, l’animal n’osera même pas mettre le sabot sur une ligne, car il ne connaît pas ça. »
Elle aimerait aussi mettre sur pied une piste de ski joëring pour l’hiver, où le cavalier en skis se fait tirer par le cheval.
Une passion depuis toujours
Chantal Bastien monte des chevaux depuis l’âge de huit ans. « Mon voisin avait un cheval et je m’assoyais sur son dos pendant qu’on le brossait. J’ai fait par la suite de la compétition. J’ai acheté mon premier cheval vers l’âge de 14 ans », raconte Mme Bastien, maintenant dans la cinquantaine.
Au fil des ans, Chantal Bastien a voulu posséder sa propre écurie. Elle a finalement concrétisé ce projet en 2006 en faisant construire l’écurie aux abords du chemin de l’Industrie. Au départ, c’était pour son propre plaisir. Notons qu’elle possède avec son conjoint, Michel Caya, l’entreprise A-1 Machinerie ainsi que les deux bâtiments commerciaux situés devant son parc équestre.
Elle a constamment fait des ajouts à ses installations, dont le parc à obstacles. « C’était pour m’amuser. Certains de mes amis venaient aussi. J’ai fini par l’ouvrir au public cette année. Évidemment, j’ai fait un événement test l’automne dernier. »
Mme Bastien ne chôme pas depuis l’ouverture officielle d’Horseland; son carnet de réservations pour diverses formations et autres événements se remplit assez rapidement.