L’événement est survenu le 5 décembre vers 11 h. Mme Lizotte a été transportée à l’hôpital où son décès a été constaté en après-midi. Selon TVA, le conducteur du véhicule avait 84 ans et l’accident ne comportait aucun élément suspect. La Commission des normes de l’équité, de la santé et sécurité au travail (CNESST) doit tout de même enquêter sur les circonstances de la tragédie.
Un troisième décès en peu de temps
Il s’agit du troisième signaleur au Québec à être décédé en trois mois. La semaine précédente, c’était un signaleur de la Beauce qui a perdu la vie. Le décès de Lynda Lizotte a incité la section locale 8922 du Syndicat des Métallos, qui représentait le signaleur beauceron, à faire une sortie publique pour critiquer la décision du gouvernement du Québec d’avoir reporté sa réforme de la Loi sur la santé et sécurité du travail et l’implantation de mesures de prévention dans tous les secteurs de travail.
« Les enjeux de sécurité chez les signaleurs routiers sont grands. Les conducteurs sont tellement habitués aux cônes orange qu’ils n’adaptent plus autant leur conduite. Les employeurs et les donneurs d’ouvrage qui font appel aux compagnies de signaleurs routiers doivent assumer leur responsabilité et assurer la sécurité des signaleurs routiers sur les chantiers. C’est une responsabilité partagée », fait valoir le président de la section locale 8922 des Métallos, le Syndicat de la sécurité privée au Québec, Patrick Pellerin.
Le président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec, Jean-François Dionne, rappelle aux automobilistes d’être vigilants à longueur d’année. « Même si nous sommes en dehors de la grosse période de travaux, des travaux de câblage comme ceux que Mme Lizotte supervisait se poursuivent douze mois par années. Ce n’est pas ce qu’il n’y a pas de cônes qu’il n’y a pas de travaux. Il faut porter attention dès qu’on voit un panneau orange. »
Des travailleurs à risque
Le Syndicat des Métallos souligne que seulement 11,6 % des travailleurs au Québec sont couverts par les mécanismes de prévention prévus par la Loi sur la santé et la sécurité, comme les comités paritaires de santé et sécurité. Le mouvement syndical revendique depuis longtemps de tels mécanismes pour l’ensemble des milieux de travail.
« Combien de décès faudra-t-il encore avant qu’on prenne au sérieux la prévention au Québec? Chaque décès évitable en est un de trop. Le gouvernement doit faire de la prévention une réelle priorité, dans l’ensemble des milieux de travail », fait notamment valoir le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.