« J’ai souvent créé des histoires pour raconter à ma fille quand elle était petite. Je voulais faire écho à sa maturité affective et j’ai un jour écrit l’histoire d’une petite chinoise qui n’arrive pas à se faire adopter et qui décide donc de prendre son destin en mains et de se tricoter une famille! Ça ne se passe pas tout à fait comme prévu, mais elle a son plan B », raconte Josiane Arsenault Dubé au sujet de l’histoire du livre. Cette magnifique histoire de résilience incorpore aussi une légende chinoise voulant que deux personnes qui sont destinées l’une pour l’autre soient liées par un fil rouge invisible, d’où l’idée d’inclure un fil de soie rouge créé par un ver à soie qui a mangé trop de piments. « J’aimais beaucoup cette histoire, que j’ai créée en 2013… Ça m’aura pris 10 ans, mais la maison d’édition Desputeaux + Aubin a vraiment pris le temps avec moi et quand j’ai vu la maquette finale, j’étais comblée! », assure l’auteure.
Pour Josiane Arsenault Dubé, c’est spécial de voir la vision d’une autre personne sur une histoire qu’elle portait en elle depuis si longtemps. « Ce livre est comme une petite œuvre d’art et je ne vois plus les livres jeunesse de la même manière maintenant! […] Ça a été un long processus, mais j’ai attendu tellement longtemps ma fille que, pour ce livre-là, je n’étais pas pressée. » Même sa fille, aujourd’hui adolescente, aime le résultat du livre inspiré par elle. « Je pense que le livre lui ressemble : ça montre l’histoire d’une enfant forte et résiliente et ma fille a toujours été mon plus grand professeur », soutient-elle.
Des familles tricotées différemment
Pris au premier degré, l’histoire de Chao Chao traite de l’adoption internationale, mais de la perspective de l’enfant. C’est un angle plus niché, reconnaît l’auteure, mais elle croit que cela peut aller beaucoup plus loin. « Depuis la sortie, j’ai reçu beaucoup d’échos et je ne pensais pas toucher des gens à ce point. On peut aussi voir cette histoire dans le cadre d’une famille reconstituée. Dans tous les cas, chapeau aux enfants qui acceptent de refaire confiance à un adulte ne sachant pas avec assurance s’il sera là pour la vie et chapeau à toutes les familles tricotées différemment. » Josiane Arsenault Dubé croit que la littérature jeunesse a le pouvoir d’ouvrir la porte sur l’univers des enfants lorsque ceux-ci arrivent à s’identifier à un personnage ou à une histoire. Chao Chao et la famille de soie pourrait jouer ce rôle, croit-elle. « J’espère que ça pourra servir de prétexte pour parler et que ça donnera espoir aux familles qui vivent des choses plus difficiles aussi. »
Ayant adoré son expérience, la Jean- Baptistoise confirme son désir d’écrire un jour un autre livre jeunesse. « La littérature jeunesse, c’est un trop beau défi pour ne pas le refaire! Je me suis liée d’amitié avec Hélène et je referais un livre avec elle n’importe quand. J’ai d’ailleurs 2-3 idées en chantier… » De plus, Josiane Arsenault Dubé travaille en parallèle sur un polar, mais elle ne se donne aucune date butoir pour leur publication, du moins pas pour le moment.
Au Salon du livre
Chao Chao et la famille de soie, visant un lectorat de 5 à 10 ans environ, a vu le jour vers la rentrée et un lancement a été organisé à Québec plus tôt cet automne. Plus près d’ici, les créatrices seront au Salon du livre de Montréal. Elles participeront à différentes séances de dédicaces entre le 22 et le 26 novembre au kiosque 1517.
