Le débat, sous forme de questions-réponses, opposait ainsi la mairesse sortante et cheffe d’Oser Belœil, Nadine Viau, au chef de Belœil, c’est nous!, Daniel Picard, et au candidat indépendant Olivier Cholette, désirant tous occuper le poste de maire après le 2 novembre. C’était l’ultime occasion pour les trois candidats de mettre en valeur leurs idées et leur style, ayant l’occasion de répondre à des questions sur différents enjeux ayant généralement un lien avec des sujets touchant le développement économique, de même qu’à quelques questions venues du public. Nous avons résumé certaines de leurs positions plus spécifiques – dans l’ordre alphabétique.
Olivier Cholette
L’indépendant Olivier Cholette est le candidat qui gagnait le plus à être connu, lui qui est arrivé plus tard dans la course et qui a eu le moins de temps pour faire valoir ses différents engagements électoraux. Il s’est présenté comme le candidat du changement, voulant apporter sa perspective d’homme d’affaires à Belœil. Le grand thème de ses interventions était « la grande séduction » qu’il souhaitait faire auprès des entrepreneurs pour les attirer sur le territoire, par exemple sous la forme d’un « incubateur » pour jeunes entreprises et l’idée de leur offrir des congés de taxes pour permettre de bien s’implanter.
Sa vision pour le développement à Belœil est d’investir dans ce qui va stimuler l’économie locale tout en rapportant du nouvel argent. « Il nous faut un retour rapide, pas sur 10 ou 15 ans. La Ville ne peut pas se permettre un gouffre financier. » Selon lui, Belœil doit construire un centre de congrès de 5000 places pour y arriver. En revanche, il se questionne si la Ville a « payé le bon prix » pour l’espace culturel Aurèle-Dubois, dont les rénovations sont en cours. Pour ce qui est du futur aréna, il croit qu’il serait plus bénéfique de bâtir un centre multisports qui pourrait satisfaire plus que les amateurs de sports de glace.
Olivier Cholette est en faveur d’une densification douce, mais préfère l’ajout de maisons bigénérationnelles que de voir pousser des bâtiments de 5 à 7 étages dans le Nouveau Belœil, qu’il compare à des « blocs Lego ». Il s’est aussi montré irrité face à la lourdeur de certaines réglementations qui peuvent décourager des citoyens et des entrepreneurs. « Est-ce que la Ville est obligée de mettre son nez partout? » a-t-il questionné.
En matière de transport, le candidat considère de « fermer la boucle » des pistes cyclables jusqu’au chemin Trudeau et se montre intéressé à s’inspirer des vélos Bixi de Montréal, tout en voulant mettre en place un comité pour améliorer la fluidité dans les rues de Belœil. M. Cholette a aussi rappelé à quelques reprises l’importance de penser « à nos jeunes » pour l’avenir de la ville et a invité le public à voter pour du changement qui pourra apporter « de nouvelles entreprises, de nouvelles écoles, un centre de congrès » à Belœil.
Daniel Picard
Le chef de Belœil, c’est nous! a pour sa part misé sur sa grande expérience en ressources humaines et sur son passé de directeur général à la Ville de Sherbrooke, estimant qu’il peut faire les choses différemment à la tête de Belœil. La participation citoyenne est un élément qu’il a évoqué à plusieurs reprises, que ce soit pour décider si un projet est basé sur un besoin réel, pour repenser la vision de certaines rues ou pour décider du développement du nouveau quartier ou du futur aréna, par exemple. « La Ville n’appartient pas à neuf élus, mais à tous les citoyens », a-t-il d’ailleurs illustré, affirmant que toute orientation de la Ville doit être faite en transparence et avec une gestion budgétaire serrée. Il a aussi rappelé son engagement de créer un comité jeunesse, composé de jeunes de 13 à 17 ans, qui pourront s’exprimer sur les enjeux qui les concernent.
Daniel Picard s’est montré prudent dans plusieurs dossiers abordés pendant le débat, mais il soutient qu’il faut revoir l’offre en transport en commun, qui ne répond, selon lui, pas toujours aux besoins de gens qui vont travailler à Montréal et qui n’est pas toujours fiable. Le réseau cyclable devrait aussi être repensé, mais le candidat étudie l’option de bâtir des garages à vélos qui pourraient être déployés à des endroits stratégiques. S’il est pour lui évident qu’un nouvel aréna est nécessaire, il s’est montré critique de la façon avec laquelle le dossier a été géré par l’administration actuelle.
En conclusion, M. Picard a reconnu que son équipe n’a pas fait de « promesses extravagantes », mais assure qu’il veut faire les choses « avec les citoyens » de Belœil en s’occupant des acquis. Il a aussi lancé aux spectateurs la question : « Avec quelle équipe avez-vous l’impression que vous serez mieux servis? »
Nadine Viau
La mairesse sortante Nadine Viau a misé pendant tout le débat sur le bilan de son mandat et sur les six engagements phares que son parti Oser Belœil a détaillés ces dernières semaines. Elle parlait aussi assez rapidement, surtout au début du débat, pour pouvoir dire le plus de choses possible pendant le peu de temps dont elle disposait.
À l’occasion du débat, elle a défendu plusieurs décisions de son administration, incluant les rénovations sur le Centre culturel et le projet de construire un nouvel aréna deux glaces, soutenant que les réserves financières instaurées en 2023 permettront à ces projets majeurs de ne pas avoir d’impact sur le compte de taxes des citoyens. La gratuité du service exo à la demande a aussi, selon elle, permis de retirer des voitures des rues de Belœil.
En matière de développement économique, elle a noté que le parc industriel était déjà à pleine capacité, mais qu’il fallait « prendre soin des champions d’ici pour en attirer d’autres d’ailleurs », assurant au passage qu’elle ne voyait pas de compétition avec les municipalités environnantes, mais plutôt une complémentarité qui pourrait bénéficier à Belœil. Elle voit aussi les travaux sur le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine comme une opportunité pour développer la route 116, un secteur qui a besoin d’amour à son avis. Quant à la densification, elle vise les secteurs du Mail Montenach et du Nouveau Belœil, ajoutant que la Ville doit avoir des cibles de 20 % de logement abordable pour que les personnes âgées puissent rester et que les jeunes puissent revenir fonder une famille à Belœil.
La cheffe d’Oser Belœil a commenté que seule son équipe a dévoilé une plateforme chiffrée avec une hausse de taxes limitée. « On promet de la prévisibilité dans un monde incertain », conclut celle qui assure avoir la même passion qu’en 2021.
Débat généralement discipliné
La formule du débat, où chaque candidat a été invité à répondre à la même question à tour de rôle, a amené les participants à souvent rebondir sur les commentaires d’un autre aspirant maire. Si l’événement de deux heures s’est en grande partie passée sans heurts et dans le respect des temps impartis, il y a bien eu quelques moments plus tendus avec des pointes, parfois plus ou moins subtiles, lancées contre un autre candidat.
Nadine Viau et Daniel Picard se sont notamment accusés mutuellement de ne pas répondre aux questions posées par les modératrices du débat, amenant Catherine Bouchard à les rappeler à l’ordre. Olivier Cholette a aussi critiqué sans le nommer le voyage organisé l’année dernière à Copenhague. « C’est bien beau les petits villages danois, mais il faut une place pour tout le monde. » Malgré ces tensions palpables, le débat s’est somme toute passé dans le respect, a souligné en conclusion Julie La Rochelle, remerciant les trois candidats d’y avoir participé.
Il est notamment possible de revisionner le débat du 23 octobre sur la page Facebook de la CCIVRR.














