« Il faut être vraiment solide », laisse-t-elle tomber en admettant qu’elle sentait que le climat affectait sa santé dans le dernier mandat, menant à sa décision de prendre sa retraite hâtivement (voir autre texte en page 7). Selon elle, la situation a été rendue difficile par l’élection d’un conseil divisé.
Celui qui a pris la relève à la direction générale, Michaël Tremblay, n’avait selon Mme Vallières « pas réalisé que c’était si pire que ça à Belœil » et n’aura travaillé que 4 mois avant de tomber en arrêt de travail. « Je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai su qu’il était déjà [en arrêt], mais c’est lié au travail », estime Martine Vallières. Une interprétation que ne partage pas du tout la mairesse Nadine Viau. « J’ai vécu 4 mois de bonheur avec [M. Tremblay]. Un employé qui travaille 4 mois et qui part pendant plus de 12 mois ensuite, c’est impossible que ce soit le travail qui soit l’enjeu. En tout cas, je n’ai eu aucune information du temps qu’il était là que ça n’allait pas. »
Au moment de l’entrevue, on ne savait toujours pas quand Michaël Tremblay devait revenir en poste. « Il y a eu une proposition de retour progressif et on était super ouverts à ça, mais finalement, […] on est toujours en attente. […] On s’est questionné comme Municipalité sur ce qu’on pouvait faire pour faire bouger les choses… On ne badine pas avec l’amour et on ne badine pas avec quelqu’un en arrêt de travail : il faut juste être patient », commente-t-elle.
Vent neuf
Le choix de Michaël Tremblay à la direction générale de Belœil a été unanime de la part du comité de sélection, composé de Mme Viau et des conseillers Renée Trudel, Karim-André Laz et Vincent Chabot, et du conseil municipal. Ce choix s’est imposé, selon Mme Viau, par le désir des élus d’amener « un regard extérieur pour bonifier la maturité et l’expertise [que la Ville] a à l’interne ». Cela explique notamment pourquoi la candidature de Cathy Goyette, directrice générale adjointe de longue date à la Ville, n’avait pas été retenue, de l’aveu de Mme Viau. Après avoir assuré l’intérim pendant quelques mois après le départ du titulaire, Mme Goyette a accepté un poste de directrice générale du côté de Saint-Basile-le-Grand à l’été 2024. Il s’agit d’une importante perte pour Belœil, mais Nadine Viau comprend tout à fait son choix. « On a eu de belles discussions, elle et moi, et c’était une opportunité pour elle d’y aller. Je savais qu’elle avait cette ambition-là et c’est correct qu’elle prenne ce tremplin », affirme-t-elle.
Le passage de son remplaçant à l’intérim, Serge Lamontagne, anciennement à la Ville de Montréal, aura toutefois été de courte durée, lui qui n’aura travaillé que cinq semaines à Belœil. Selon la Ville, il était prévu à son contrat qu’il ne pouvait travailler que quelques semaines avant un autre engagement, bien que son contrat d’embauche, que le journal a obtenu via une demande d’accès à l’information, stipule que son emploi serait pour une « durée indéterminée », sans date de fin définie à l’avance. Depuis l’automne dernier, c’est le directeur des loisirs, de la culture et de la vie communautaire, Daniel Marineau, qui assure la direction générale, toujours pour une durée indéterminée.
Celle qui a été en poste pendant 18 ans souhaite à Belœil de la « stabilité » et du « leadership » dans les prochains mois. « C’est sûr que, selon le résultat des prochaines élections, ça peut changer la dynamique : un mandat fort pour une équipe peut légitimer les décisions. […] Les dernières années ont été mouvementées, mais j’espère que la Ville saura reprendre le rôle de leader dans plein de dossiers au Québec », conclut Martine Vallières.
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