Le duo canadien a pris part à trois courses dans le cadre de leur épreuve. Au premier tour, ils n’ont pas pu terminer en tête pour obtenir un laissez-passer pour la demi-finale. Leurs espoirs de médaille se sont envolés au terme de leur course de quarts de finale. Ils ont pu toutefois participer à la finale B. Malfesi et Jourdenais ont terminé la compétition au 14e rang, comme aux mondiaux en 2019.
Le pagayeur québécois admet qu’il aurait souhaité un meilleur résultat. Il n’a toutefois rien à redire sur sa performance. Il s’estime choyé d’avoir pu vivre le rêve olympique dans un contexte de pandémie. « À l’exception des essais olympiques, nous n’avions pas fait de courses depuis 2019 avant les Jeux. […] Nous sommes vraiment fiers de notre course. Nous avons tout donné. »
Jourdenais est arrivé à Tokyo le 26 juillet et est revenu au bercail la semaine dernière, peu de temps après sa dernière course. « Je retiens de cette aventure les trois dernières années que j’ai passées avec mon partenaire. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour nous rendre là et notre course a été une célébration de tout le travail accompli. »
Un cachet particulier
Reportés d’un an en raison de la COVID-19, les Jeux de Tokyo ont été complètement différents des précédents. Les spectateurs n’étaient pas admis sur les sites de compétition et les familles des athlètes n’ont pu les accompagner. Les Olympiens ne pouvaient qu’assister aux compétitions de leur propre sport. Malgré cette réalité, Vincent Jourdenais a apprécié chaque instant de son séjour au Japon. Il assure que l’ambiance était constamment présente aux Villages des athlètes.
« Il y avait une plus grande cohésion entre tous les athlètes. Nous avions une vue sur la baie de Tokyo de notre chambre et nous pouvions apercevoir les anneaux olympiques. Nous pouvions aussi voir des boxeurs faire du shadow-boxing, des judokas pratiquer des prises ou encore une équipe de rugby se préparer au parc. C’est des choses que nous n’aurions peut-être pas vues en contexte normal. »
L’absence de spectateurs ne se faisait pas vraiment sentir, selon Vincent Jourdenais. « Les estrades ne sont que dans les derniers mètres des épreuves et nous faisions un 1000 m. De plus, en fin de course, tu as mal et tu n’as pas conscience de certaines choses; tu ne portes pas attention à l’absence ou non de spectateurs. J’ai pu toutefois entendre les cris de notre coéquipière Andréanne Langlois. »
En présence de son idole
À Tokyo, Vincent Jourdenais a eu le privilège de côtoyer son idole de jeunesse, Mark de Jonge, un médaillé olympique de bronze à Londres en 2012 et multiple médaillé d’or aux mondiaux. Le kayakiste canadien en était à ses troisièmes et derniers Jeux olympiques. À Tokyo, de Jonge prenait part au 500 m – K-4.
« C’était spécial d’aller là avec lui à sa dernière sortie olympique. Il nous a donné bien des conseils, notamment sur les façons de nous concentrer sur notre compétition et ne pas nous laisser distraire. Il nous a montré l’étiquette olympique en fait. Les Jeux, c’est effectivement un business trip. Tu y vas pour un certain plaisir, mais surtout pour concourir. »
Content pour sa coéquipière
Le plus gros fait saillant pour le Canada au Japon au canoë-kayak a été les deux médailles historiques remportées par la canoéiste Laurence Vincent-Lapointe. Elle a milité longtemps pour que les épreuves de canoë féminines soient présentées aux Jeux, souhait qui a été exaucé à Tokyo. Les deux années précédentes n’ont pas été de tout repos pour cette pionnière de son sport. À l’été 2019, elle a eu un test de dopage positif. Elle a finalement été blanchie — elle avait été contaminée par son ancien conjoint, peu de temps avant que la pandémie n’éclate et repousse la tenue des Jeux olympiques.
Vincent Jourdenais connaît bien Vincent-Lapointe et il était encore sur place lorsqu’elle a gagné l’argent en course individuelle. « On est du même club à Trois-Rivières. Ça n’a pas été facile pour elle dans les dernières années. C’est tout un accomplissement cette médaille avec tous les efforts qu’elle y a mis. J’ai vu sa course sur écran dans la salle de notre échauffement. Après, j’ai pu la croiser avec sa médaille au cou. Je n’ai pu toutefois voir sa course à deux où elle a gagné le bronze. »
Copenhague, puis Paris
Le calendrier de compétition 2021 n’est pas terminé pour Vincent Jourdenais. Le pagayeur doit participer aux Championnats du monde qui seront disputés du 15 au 19 septembre à Copenhague, au Danemark. « Ce n’est pas encore décidé quelle épreuve je ferai. Mark de Jonge ne devrait pas y être, ce qui influencera le choix des athlètes pour le K-4. Il se pourrait que je fasse 1000 m – K-2 avec un autre partenaire. Cette compétition va nous donner une idée d’où nous nous situons en vue du prochain cycle olympique. »
L’athlète de 24 ans songe déjà aux Jeux de Paris en 2024. La motivation est à son comble, et il aimerait cette fois goûter une expérience olympique bien différente de celle teintée par la pandémie. La donne change puisque son épreuve du 1000 m – K-2 sera retirée du programme olympique. « Il y aura une course à deux, mais sur 500 m, ce qui n’est pas la même course du tout. […] Je vais mettre les bouchées doubles et triples pour me qualifier à nouveau aux Olympiques. »
Fierté pour le Club
Le Club de canotage d’Otterburn a bien évidemment félicité son ancien pagayeur pour sa participation aux Jeux. « La présence de Vincent Jourdenais aux Jeux de Tokyo représente une immense fierté pour la grande famille des membres et anciens du Club. Vincent s’est développé au Club et son accomplissement olympique est un honneur qui rejaillit sur le Club et sur toute la région de la Vallée-du-Richelieu. Nous sommes très heureux de pouvoir compter sur lui comme ambassadeur de notre 100e anniversaire », a commenté le commodore du Club, François Bouvier.
Ce dernier ne pouvait pas non plus passer sous silence les deux performances de Laurence Vincent-Lapointe. Un de ses titres de Championnat du monde de C2 en 2013 avait été acquis avec sa coéquipière Sarah-Jane Caumartin, une autre ancienne du Club de canotage.
« Espérons que ces modèles positifs contribueront à l’essor de notre sport qui demeure méconnu. L’année pandémique aura contribué à une hausse de la fréquentation au Club, permettant à la population de la Vallée-du-Richelieu de découvrir et de profiter de leur rivière avec notre vaste gamme d’activités pour tous les âges », a ajouté M. Bouvier.