Comme la culture classique et opératique n’est pas encore très développée au Vietnam, Étienne Lemieux-Després a été invité avec l’orchestre Les Musiciens du Louvre et la soprano Sofia Savenko à jouer au Ho Guom Opera House, une assez jeune maison d’opéra située à Hanoï, la capitale. Ils ont ensemble interprété un programme entièrement consacré à Mozart et à son répertoire incontournable. « Cette semaine au Vietnam a été un gros highlight de mon été, avec un projet qui m’était propre et la chance de diriger un orchestre de cette classe-là! C’est d’ailleurs le chef d’orchestre avec qui je travaille régulièrement, Marc Minkowski, qui m’a fait assez confiance pour me prêter son orchestre », relate le tout premier Canadien à y diriger.
Le marché asiatique n’était pas nécessairement dans sa ligne de mire, mais Étienne Lemieux-Després a eu un immense coup de cœur pour le Vietnam, où il compte retourner dans les prochaines années. « L’an prochain, il y aura peut-être d’autres occasions d’y aller. J’ai été très bien reçu et il y a des ouvertures pour des orchestres venus d’Europe ou même du Canada. C’est certain que je veux saisir les belles occasions lorsqu’elles passent et c’est intéressant de pouvoir développer des liens entre ces trois continents. »
Ce voyage au Vietnam était la conclusion d’un très bel été pour le jeune chef d’orchestre, lui qui a, ces derniers mois, participé au Festival de Bayreuth (festival d’opéra fondé par le compositeur Richard Wagner lui-même) à la fin juin et qui a eu le mandat d’assister Kent Nagano dans les dernières semaines. « J’en suis rendu à une phase dans ma carrière où je m’affirme plus, tout en continuant d’apprendre des meilleurs. » Il délaisse ainsi de plus petits contrats pour se garder du temps si des projets plus importants s’offrent à lui.
Lyon et Madrid
Au moment de l’entrevue, Étienne Lemieux-Després était de retour en Europe, œuvrant comme assistant de Daniele Rustioni à l’Opéra de Lyon, en France. Il « s’amuse beaucoup » à travailler sur Wozzeck, opéra d’Alban Berg du début du 20e siècle, qui sera présenté en salle en octobre. Puis, en 2025, il sera plutôt du côté de Madrid, en Espagne, pour un premier contrat avec le Teatro Real, où il assistera maestro Ivor Bolton pour l’opéra Mitridate, de di Ponto de Mozart, une œuvre qu’il connaît déjà très bien.
L’Otterburnois sera de retour au Québec pour les fêtes, mais il n’a malheureusement aucune date de spectacle à annoncer pour le moment. Il assure toutefois ne pas perdre de vue le duo piano/violon qu’il forme avec la violoniste Nathalie Schmalhofer, avec qui il a joué à Saint-Bruno-de-Montarville en 2023. « Nous avons tous deux des horaires très chargés, mais c’est notre souhait de revenir jouer au Québec. Je n’ai d’ailleurs jamais abandonné mon souhait d’un jour faire ma marque au Québec. Je reste patient et je continue de cumuler de l’expérience à l’international pour le moment. »