« Je suis une personne très terre à terre et je n’ai pas la tête enflée. Ma mère m’a dit que j’étais mieux de ne jamais m’enfler la tête, sinon elle me ramènerait les deux pieds sur terre. Je veux être un modèle pour les jeunes et je n’ai pas envie d’être un champion arrogant. Je veux d’ailleurs lancer le message qu’il faut s’entourer d’une bonne équipe, persévérer et être constant », confie Lainesse en entrevue à L’Œil Régional. « J’étais sur un nuage, mais j’en suis vite revenu. C’est certain que ça enlève du stress pour la suite des choses. »
Ce dernier a mérité sa place dans les ligues majeures en signant une victoire convaincante le 2 novembre dernier contre Justin Burlinson (6-1) à 170 lb dans le cadre de l’émission télévisée Dana White’s Contender Series, dont l’enjeu était l’obtention d’un contrat avec la prestigieuse organisation. Celui qu’on surnomme le « Lion blanc » a envoyé son adversaire au pays des rêves au premier round grâce à un crochet de la gauche. « Ça me motive de savoir que j’ai ma place dans ce circuit. Je n’étais pas favori. Mais j’ai réussi à offrir la plus grande performance de ma carrière. J’ai été au sol et j’ai été en mesure de me dégager d’une prise de soumission. »
L’athlète de 29 ans a signé une entente de quatre combats. Avant de penser à faire des débuts officiels dans l’octogone de l’UFC, il doit guérir sa blessure à l’œil. Rappelons qu’une première blessure subie en entraînement à la fin juin a failli mettre en péril son combat de championnat des 170 lb de l’organisation de Cage Fury Fighting Championships (CFFC). « C’est revenu, j’ai eu des points de suture. Je dois faire attention et ne pas faire de sparring pendant un mois. Je peux toutefois continuer à m’entraîner. L’UFC m’a dit de guérir cette blessure et de les aviser quand je serai prêt afin qu’on me donne une place sur un gala. »
Yohan Lainesse entend aussi éviter de se précipiter dans un combat. « Je pense qu’avec les performances que j’ai faites, je peux être un peu plus regardant. Ça ne veut pas dire de refuser un combat ou de choisir un adversaire; c’est de bien analyser les choses. Je me suis battu cinq fois dans les 14 derniers mois. »
Lainesse entend gravir les échelons pour se rendre jusqu’à un combat de championnat. « On dit que ça prend cinq victoires consécutives. J’estime que je serai dans une telle position d’ici deux ou trois ans. »
Changements
Pendant plusieurs années, le principal port d’attache de Yohan Lainesse était au Centre LV Jiujitsu BTT – Kickboxing de Saint-Mathieu-de-Belœil, où il donnait lui-même des cours. Lainesse a maintenant comme entraîneur principal un autre ancien de l’UFC, Patrick Coté, et s’entraine au gym de ce dernier, le Centre XPN à Saint-Bruno-de-Montarville.
« Je profite des compétences de Jean-François Gaudreau pour ma nutrition. À mon dernier combat, j’ai vécu la déshydratation la plus facile de ma vie pour la coupe de poids. Dans mon entourage, j’ai aussi Levis Labrie qui m’aide pour le striking et Marc Seyer du Club de boxe de Saint- Hyacinthe. »
Le centre d’entraînement de Saint-Mathieu-de-Belœil conserve une place particulière dans son cœur et Lainesse garde encore une étroite relation avec les entraîneurs Lee Villeneuve et Mathieu Daviault. « Ils m’ont apporté beaucoup. C’est la meilleure place pour le jujitsu et j’y suis d’ailleurs allé dernièrement pour pratiquer mon jujitsu. J’ai dû apporter du changement, car j’étais rendu à une autre étape de ma carrière. Les gars ont été très compréhensifs. »
Un gala au Québec, c’est possible
L’idée de combattre dans un octogone de l’UFC au Québec fait évidemment rêver, mais c’est quelque chose de réaliste, selon Lainesse. « L’UFC regorge de talents locaux. Outre moi, il y a Charles Jourdain, Marc-André Barriault et Aiemann Zahabi. Michael Dufort pourrait être le prochain à se joindre. De plus, il y a le champion intérimaire des poids lourds Ciryl Gane qui se battait pour la promotion québécoise TKO MMA avant de faire le saut avec l’UFC. »
Le dernier gala de l’UFC à Montréal remonte au 25 avril 2015. La soirée avait été présentée au Centre Bell. Ottawa, collé sur le Québec, a toutefois accueilli dans les dernières années deux galas, dont un en mai 2019 au Centre Canadian Tire, le domicile des Sénateurs d’Ottawa de la Ligue nationale de hockey (LNH).