2 octobre 2019 - 14:28
Le maire rencontre brièvement le chef de l’opposition du Burundi
Yves Corriveau accuse ses détracteurs
Par: Denis Bélanger

Yves Corriveau. Photo Robert Gosselin | L’Œil Régional ©

Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Yves Corriveau, a rencontré brièvement samedi dernier un politicien burundais qui occupe les fonctions de chef de l’opposition. Cette rencontre privée s’est tenue à la résidence de l’Hilairemontais François-Xavier Pinte, consul honoraire du Burundi, a confirmé M. Corriveau, en déplorant cette atteinte à sa vie privée.

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Plusieurs personnes de la région qui ont eu vent de cette information ont condamné la rencontre, dont le conseiller municipal Louis Toner. Selon lui, le maire aurait dû parler de cette invitation au conseil municipal ou au directeur général « au lieu d’y aller en catimini ». « Je croyais, quand il avait écrit sa lettre d’excuses aux citoyens, qu’il avait coupé tous les ponts. »

De son côté, le président de l’Association des citoyens de Mont-Saint-Hilaire, Pierre Nault, estime que le maire aurait dû tirer des leçons de l’épisode de cet été.

Questionné par L’ŒIL sur la nature de cette rencontre, M. Corriveau affirme s’être déplacé en personne par acte de politesse. « Le chef de l’opposition voulait s’excuser pour ce qui s’était passé cet été et voulait savoir comment j’allais. Je ne suis resté là qu’une dizaine de minutes alors que j’avais d’autres engagements. » M. Pinte a confirmé les dires d’Yves Corriveau.

M. Corriveau a souligné qu’il n’avait pas fait cette courte rencontre en tant que maire, mais seulement à titre de citoyen. « Il [était] important pour moi d’entendre [le politicien burundais], car ceci m’aidera dans mon processus de guérison, car avec ces excuses, la boucle est maintenant bouclée. »

Selon nos informations, le politicien présent était Gaston Sindimwo, qui est aussi premier vice-président. M. Pinte n’a toutefois pas voulu nier ou confirmer cette information. « Oui, c’était le chef de l’opposition, mais je ne confirmerais pas quel rôle il joue au sein de notre gouvernement. C’était une soirée privée, à sa résidence de Mont-Saint-Hilaire, et le politicien n’était pas en visite officielle au Canada. »

Malgré la courte durée de la rencontre, d’autres personnes ont indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que le maire Yves Corriveau s’était mis encore une fois les pieds dans les plats. Cette rencontre survient un peu plus de deux mois après que le voyage du maire au Burundi ait été dénoncé par l’Alliance des Burundais du Canada et que le conseil municipal ait révoqué le projet du jumelage entre les villes de Mont-Saint-Hilaire et Bujumbura.

S’informer avant de juger
François-Xavier Pinte se désole de voir que cette histoire soulève de l’émoi. «Je pense qu’à Mont-Saint-Hilaire, il y a beaucoup de ragots qui se disent au sujet du Burundi, mais au final, les gens ne connaissent rien du pays. Mon travail, en tant que consul, est de communiquer avec ceux qui ont des questions ou qui n’y comprennent rien. Ma porte sera toujours ouverte. »

Rappelons que le titre de consul honoraire, porté par M. Pinte, est un rôle souvent bénévole de représentation d’un État dans un pays étranger pour y défendre les intérêts de cet État.

 

Politique du Burundi 101

Le système politique du Burundi diffère de celui du Canada. Le premier vice-préside Gaston Simdiwo provient d’un parti d’opposition. Mais celui qui a le titre officiel de chef de l’opposition est Agathon Rwasa.

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