Reconnaissant que la campagne électorale sera indéniablement teintée par la guerre économique avec les États-Unis et les sautes d’humeur du président Trump, M. Blanchet a invité les électeurs québécois à ne pas laisser les principaux partis fédéralistes « instrumentaliser une peur et une inquiétude naturelle des citoyens, pour leur dire de renoncer à qui [ils sont] et essayer de devenir quelqu’un d’autre ». « Par exemple, renoncer à être québécois et devenir libéral », a-t-il lancé, suscitant des rires dans la salle. Il demande ainsi « que les Québécois soient plus québécois que jamais » dans ce contexte géopolitique particulier.
Dans le cadre de cet événement devant la communauté d’affaires de la région, Yves-François Blanchet a soutenu que seul le Bloc avait en tête les intérêts des industries québécoises, comme l’aluminium, l’agroalimentaire, l’énergie propre et la culture, face aux menaces américaines et aux priorités du Canada qui tend, selon lui, à prioriser « les intérêts de Toronto et de l’Ontario ». Il voit d’ailleurs comme adversaire « n’importe quel parlement canadien qui ne travaillera pas pour les intérêts du Québec ».
Il demande aux électeurs de n’accorder de majorité à aucun des deux principaux partis en lice, soit le Parti libéral du Canada et le Parti conservateur du Canada. « Personne n’a démontré mériter une majorité et personne n’a exprimé la sensibilité et l’intérêt nécessaires pour les caractéristiques de l’économie québécoise et conséquemment de la nation québécoise. » Le Bloc se présente donc comme « l’alternative » pour protéger les intérêts québécois et invite les électeurs à « choisir le Québec », en référence au slogan du parti. Le chef croit que le Bloc québécois pourrait possiblement détenir la balance du pouvoir selon les résultats au scrutin du 28 avril. « Si ça arrive, ça veut dire que le gouvernement ne peut pas prendre de décision majeure sans obtenir l’appui du Québec. »
En discussion avec le vice-président de la CCIVRR et président de Voghel, Dany Michaud, M. Blanchet a défendu l’importance des PME locales et en a même profité pour décocher un flèche à l’encontre d’une « grosse grosse entreprise » qui ne va pas bien du côté de McMasterville, faisant référence aux déboires de Northvolt.
Possible débat local
Yves-François Blanchet a émis comme souhait que même si la campagne électorale est courte, qu’elle ne fasse pas l’économie de débats nationaux entre les chefs des différents partis. Depuis, l’organisation du « Face-à-face » de TVA a été annulée à cause du refus du chef libéral Mark Carney d’y participer. Localement, la CCIVRR souhaite aussi organiser un débat pour la circonscription de Belœil-Chambly, à une date qui n’était pas encore annoncée au moment de mettre sous presse. M. Blanchet s’est montré ouvert à un tel débat, mais a raillé que « [s]on agenda est plus chargé que celui de [s]es adversaires », faisant référence à son statut de chef, mais aussi au fait qu’aucun autre candidat ne s’était encore déclaré dans la circonscription. Il était d’ailleurs toujours seul dans la course au moment d’écrire ces lignes.
M. Blanchet s’est aussi porté à la défense des médias dans le cadre de cette activité. « Il n’y a pas de démocratie sans information. […] Sans les journalistes, sans les analystes et sans l’appareil média, il n’y a pas de démocratie », a-t-il commenté en annonçant que, pour la première fois depuis l’élection de 2015, le Bloc avait un autobus de campagne réservé aux médias. Le chef a aussi fait savoir son intention de revenir à quelques reprises dans la région d’ici la fin de la campagne. Il a d’ailleurs fait un arrêt le 25 mars dans la circonscription voisine de Mont-Saint-Bruno–L’Acadie.