Dans notre dernière édition, le collègue Olivier rapportait que Belœil venait d’adopter sa première Politique de prévention de la violence dans les rapports avec la clientèle. La nouvelle est annoncée par la Ville et vient avec un communiqué de presse. On y explique notamment que « la pandémie a exacerbé l’impatience des gens » et que de « récents événements ont mis en lumière la nécessité de mieux encadrer et soutenir [les] employés qui ont à traiter avec une clientèle difficile ». Parfait.
Le communiqué ne mentionne toutefois pas la présence de caméras. C’est en fouillant dans le texte de la politique que notre collègue y voit la mention des enregistrements des appels et de l’utilisation de caméras corporelles.
C’est pour cette raison que nous avons joué le sujet des caméras en page frontispice du journal la semaine dernière. Pour cette raison aussi que j’ai écrit sur la question dans l’éditorial et que la caricature se moque un peu du sujet. Est-ce que c’était trop? Nous nous sommes posé la question. Il s’agissait en fait d’une seule phrase, un seul point, dans une politique de quatre pages; un détail que la Ville n’avait même pas cru bon mettre dans son communiqué de presse. Puis les gens sont habitués aux caméras et aux mesures de surveillance, ça ne fera probablement pas grand bruit. Effectivement, aucun scandale ici depuis une semaine.
Nous avons quand même décidé d’accorder de l’importance à cette nouvelle. Car notre but n’était pas de condamner la politique de la Ville. Nous nous sommes assurés que le ton du texte soit neutre et que l’éditorial soulève les questions éthiques, sans condamner. L’objectif était de provoquer une discussion. Et je remercie la mairesse Viau d’avoir ouvert la séance publique sur cette question. On y apprend que les caméras, lors d’une intervention, seront utilisées avec la permission du citoyen. Que les données seront effacées et que celles qui doivent être gardées seront sécurisées. En fait, que des balises seront mises en place.
Bon, perso, j’ai toujours un malaise quand un organisme met lui-même sur pied les balises qui vont la gérer et qu’elle en garde le contrôle. « Who watches the watchmen? », dit le dicton; « qui surveille les surveillants? » Mais c’est un débat pour un autre moment.
Il me reste quand même une question. La Ville s’est dotée d’une politique contre la violence pour répondre à certains événements malheureux qui seraient survenus entre des citoyens et des inspecteurs. Lorsqu’on demande le détail, la Ville se fait un peu plus silencieuse. Il faut donc se fier sur la parole de l’organisation pour justifier la mise en place de cette politique.
Je sais, je suis gossant. J’accroche sur le détail. Allez, bonne semaine!