Mais tout ça semble bien théorique. Parce que les (nombreux) usagers qui ont parlé avec notre journaliste n’avaient qu’une volonté : revenir à l’ancienne méthode. Pourquoi? Des ratés assez lourds.
Instauré en mai dernier, le système couplé à l’application Link n’a pas encore un an. Et pour le moment, difficile de savoir si le concept perdura au-delà du projet pilote d’un an.
Il est normal pour un projet pilote de connaître quelques difficultés. Et ces problèmes finissent par causer des torts réels. Surtout celui de l’arrimage entre les différents services. Même si on réserve l’autobus avec l’application, comme le prévoit le système, le chauffeur peut passer tout droit si on n’arrive pas à l’heure. Si c’est notre faute, tant pis! Mais si on est en retard parce que le train de banlieue est en retard (lui aussi sous la responsabilité d’exo), c’est très fâchant.
Et ce n’est pas un événement isolé; plutôt un problème récurrent, nous répond Mario Iacobaccio, un usager très mécontent du système. Je l’ai senti très à fleur de peau lorsqu’il nous a contactés pour dénoncer la situation. Et lorsqu’on lui a demandé de nous aider à trouver d’autres mécontents pour appuyer ses dires, le travail a été très (trop?) facile. Les mécontents ont fait la file pour nous parler.
Ceci dit, je pourrais dresser ici la liste de tous les problèmes; je vous invite plutôt à lire le compte rendu de notre collègue ici.
Aussi, je comprends qu’exo, qui reconnaît certains manquements, tente de redorer son image via son porte-parole et en nous rappelant que les usagers semblent en général apprécier le service; c’est de bonne guerre!
Et devrait-on revenir au système de navette précédent? Je ne sais pas, je ne prends pas le transport collectif, difficile pour moi de contredire les usagers frustrés. Mais j’aime ce que je lis à propos d’exo à la demande. Peut-être que ce n’est juste pas encore au point.
Je ne peux que souhaiter que ça finisse par fonctionner. Car au-delà de l’efficience du service, c’est surtout l’image du transport en commun qui se fragilise par ces problèmes. Quand on force un usager du transport en commun comme M. Iacobaccio à préférer sa voiture, on se tire dans le pied. Pas seulement exo, mais nous comme communauté. La mobilité, surtout dans la région, sera l’un des défis importants à relever dans cet avenir de plus en plus rapproché. Nous nous devons d’être meilleurs dans notre offre de transport. Parfaits? Non. Mais presque.