Rappelons que depuis le 3 mai, la Fondation Papillon a pris la décision d’interdire l’accès au public de tous les sentiers pour une « durée indéterminée » en raison de vandalisme répété, d’incivilités et du non-respect des règlements du site [lire notre texte ici]. Selon Mme Guérin, 3 ou 4 événements ont aussi forcé la Fondation à contacter la police pour intervenir dans les sentiers. « Il y a eu un crescendo d’intensité des événements qui nous ont fait prendre conscience que, de toute évidence, nous n’étions pas outillés pour assurer la gestion d’un parc public sans mettre en péril nos opérations. » Si un incident devait survenir, c’est la Fondation qui en serait tenue responsable, un rôle que ne peut pas jouer la Fondation. « Même avec des assurances, si la Fondation devait déclarer faillite, c’est toutes les familles que nous aidons depuis 1930 qui vont se retrouver sans service. C’est déjà une clientèle qui a de la difficulté à recevoir des services. »
En entrevue avec L’Œil Régional, la directrice de la Fondation rappelle que l’organisme vient d’abord en aide aux personnes en situation de handicap par son offre de camps, de répit et autres services. C’est d’ailleurs la mission de son camp de Grandpré, dont les installations sont situées sur le terrain des boisés.
« Nous sommes conscients de la déception et nous ne voulons pas léser les gens; nous comprenons que le boisé est important. Nous voulons que les gens puissent en profiter, mais de la bonne façon, de ce joyau de la Montérégie. On cherche seulement à protéger notre mission, nos usagers et nos employés. »
Vente du terrain
En entrevue avec L’ŒIL, la mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve, considérait aussi que ce n’était pas dans la mission de la Fondation d’entretenir le boisé, mais plutôt celle d’une Ville. « C’est dans notre mission de rendre disponible un milieu naturel à la population et de le préserver et de l’entretenir. C’est pourquoi on veut s’en porter acquéreur », disait-elle.
Une conclusion que partage aussi la directrice de la Fondation Papillon, qui souhaite s’entendre avec la Ville pour lui céder plus de 37 hectares de terrains, comprenant les sentiers, mais en excluant les immeubles qui doivent rester la propriété de la Fondation Papillon pour le camp.
Les deux partis négocient la vente depuis 2022, mais n’en sont pas venus à une entente pour le moment. Sans vouloir entrer dans le détail des discussions avec la Ville, Mme Guérin souligne toutefois que les discussions vont bien, mais sont longues puisque l’entente a « plusieurs volets » et nécessite de nombreuses analyses. Elle insiste pour dire que la Fondation est de bonne foi et souhaite continuer la négociation. Elle ajoute que depuis l’arrivée en poste de la mairesse Mélanie Villeneuve, les discussions avec la Ville vont mieux, même si « ça prend plus de temps que souhaité ».
La Fondation a accepté en octobre dernier l’offre de la Ville d’embaucher une firme indépendante pour procéder à une évaluation de la valeur du terrain.
Pour Suzy Guérin, à moins qu’une autre proposition s’impose en cours de route, la vente du terrain est la seule solution pour une réouverture des sentiers au public. Même si les deux partis en venaient à une entente, comme c’était le cas de 2015 à 2017, l’ouverture des sentiers se ferait quand même sous la responsabilité de la Fondation, ce qui est impensable.
Rappelons que de 2015 à 2017, la Ville s’engageait à verser annuellement 10 000 $ pour « la mise en valeur du site, la restauration du boisé et pour permettre l’utilisation par ses citoyens ». La Fondation s’engageait de son côté à utiliser l’argent pour des actions de conservation et de mise en valeur du site, et de permettre à la population d’y avoir accès gratuitement.
